"Soeur Anne, ne vois tu rien venir ? … Non, rien". Comme dans Barbe Bleue, aucune perspective réjouissante ne se profile sur le front de l'emploi. Comme le montrent les dernières données mensuelles communiquées par le Prisme, la Fédération patronale du secteur qui regroupe environ 600 sociétés de travail temporaire réalisant 90% du chiffres d'affaires de la profession. Ainsi, le mois dernier, l'emploi intérimaire a enregistré une baisse de 16,2% par rapport à janvier 2012. Un déclin qui s'éternise...
Certes, janvier est rarement un mois favorable à l'intérim, notamment dans le BTP en raison des intempéries liées à l'hiver. Mais quand même ! Le repli est impressionnant… et généralisé. Si les effectifs employés baissent de 11,9%, les ouvriers non qualifiés (qui en représentent 42%), les cadres et professions intermédiaires ainsi que les ouvriers qualifiés affichent, quant à eux, des replis encore plus importants : respectivement de 16,1%, 16,5% et 17,9%. Sachant qu'il y a actuellement en France environ 425.000 intérimaires.
Vers un "CDI intérimaire" ?
Si l'on regarde par secteur d'activité, la tendance est exactement la même. Le BTP (-23%), l'industrie (-19,1%) qui emploie à elle toute seule près de la moitié des intérimaires et les services (-13%) chutent assez nettement. Le commerce (-7%) et les transports (-4,4%) enregistrent en revanche des baisses inférieures à 10%. Et c'est dans l'Est de la France que se concentrent les plus forts reculs : -33,5% en Alsace, -29% en Franche-Comté ou encore -26,5% en Lorraine.
Considéré comme un "indicateur avancé du marché de l'emploi", l'intérim préfigure en effet les tendances du recrutement. A suivre de près, donc. Car le mois où l'intérim frémira...
A cet égard, comme ceci était prévu par l'accord interprofessionnel sur l'emploi du 11 janvier, ce vendredi 1er mars, le Prisme va engager avec les syndicats du secteur une négociation tendant à instituer un contrat à durée indéterminée pour les intérimaires afin de sécuriser leurs parcours professionnels entre deux missions. Projet qui suscite l'inquiétude des syndicats. Les "partenaires sociaux" ont jusqu'au 11 juillet pour le finaliser. En cas d'échec, les surtaxations décidées sur les CDD s'appliqueront aussi aux contrats d'intérim.
(Source : La Tribune)
NDLR : Si les contrats d'intérim ont échappé à la future surcotisation chômage patronale des contrats précaires — ridiculement limitée et qui, du coup, rend plus avantageux le recours à l'intérim —, c'est en échange de l'engagement de la branche de créer ce "CDI intérimaire" qui, au final, ne concernera que 15.000 à 25.000 personnes triées sur le volet. L'arnaque continue.
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