La saignée va se poursuivre. Après avoir supprimé 91.000 emplois entre juillet et décembre 2012 (-99.500 sur l’ensemble de l’année), le secteur marchand non-agricole devrait en rayer 74.000 de plus d’ici la fin du premier semestre, selon la dernière note de conjoncture de l’Insee publiée ce jeudi. Il reviendrait ainsi à son niveau de mi-2005.
L’industrie à la peine
Et la situation devrait se dégrader encore un peu plus dans l’industrie, qui représente 15% des emplois en France, avec 25.000 emplois de moins d’ici fin juin contre –29.000 sur l’ensemble de 2012. En prenant en compte l’intérim, l’Insee s’attend à 36.000 destructions de postes contre un repli de 39.000 sur les six derniers mois de 2012. «Ce recul est globalement comparable à la moyenne constatée depuis le début des années 2000, malgré un environnement conjoncturel aujourd’hui particulièrement dégradé. Ceci traduit une certaine résistance de l’emploi manufacturier, visible depuis 2009», nuance cependant l’Insee.
En revanche, la construction est à la peine. 14.000 emplois devraient disparaître entre janvier et juin 2013, autant qu’en 2012. Une situation critique qui a poussé François Hollande a dévoiler un plan d’urgence pour le secteur.
Dans les services, l’intérim déguste
De son côté, tout en continuant à détruire des emplois avec -36.000 sur le premier semestre, le secteur des services ferait mieux que lors du dernier semestre (-64.000). Hors intérim, le recul se limiterait même à 11.000 postes. «L’intérim apparaît comme la première composante d’ajustement de l’emploi», analyse l’Insee.
Mais heureusement que les emplois aidés sont là pour limiter les dégâts. En effet, selon l’Insee, en cumulant l’emploi marchand et non marchand, les pertes d’emploi sur le premier semestre seraient limitées à -37.000 après -88.000 sur les six mois précédents. Ainsi, la loi de Finances prévoit 403.000 entrées dans les dispositifs des contrats aidés dont 92.000 au titre des emplois d’avenir. Enfin, selon l’Institut, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) devrait permettre de créer 15.000 postes au premier semestre.
Des salaires à la diète
Malgré tout le taux de chômage, qui a atteint 10,2% fin décembre, va toucher les 10,6% à la fin juin et même 11% DOM inclus. Pour sa part, l'OCDE table sur un taux de chômage en France qui culminerait à 11,7% à la fin de l’année.
Une situation qui impactera également le pouvoir d’achat des salariés, limitant leur pouvoir de négociation pour demander une hausse de rémunération. Ainsi, en enlevant l’évolution de l’inflation, le salaire moyen par tête devrait progresser de seulement 0,3% au premier semestre.
(Source : 20 Minutes)
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