Selon le texte, l'Union doit se préparer à une modification considérable de sa démographie, compte tenu de l'allongement de l'espérance de vie et de ses faibles taux de natalité.
Le nombre d'Européens devrait rester stable, baissant seulement de 457 millions en 2004 à 454 millions en 2050, mais la population en âge de travailler (les 15-64 ans) devrait, elle, baisser de plus de 16% sur la même période. Les plus de 65 ans, à l'inverse, devraient être 77% plus nombreux en 2050. Résultat : cette année-là, on devrait compter environ deux personnes en âge de travailler pour un retraité, contre un ratio de quatre pour un aujourd'hui.
Les ennuis, pour les gouvernements européens, ne devraient pas commencer tout de suite. Le taux d'activité des femmes devrait en effet passer de 55% en 2004 à 65% en 2025. De même, le nombre de travailleurs «âgés» devrait augmenter. Ainsi, jusqu'en 2011, la démographie et les évolutions du marché de l'emploi devraient soutenir la croissance. Le rapport considère cette période comme «une fenêtre d'opportunité pour poursuivre les réformes structurelles». Après, entre 2012 et 2017, l'augmentation du taux d'activité compensera tout juste le déclin de la population en âge de travailler. Après 2018, le nombre de travailleurs commencera son recul. Le potentiel de croissance s'en ressentira cruellement : pour les quinze anciens Etats membres, il devrait chuter de 2,2% pour la période 2004-2010 à 1,8% pour 2011-2030, puis à 1,3% pour 2031-2050. Le reflux devrait être encore plus important pour les nouveaux Etats membres.
Logiquement, les dépenses publiques liées aux retraites et aux dépenses de santé devraient fortement augmenter. Pour l'Union à vingt-cinq, le surcoût, en 2050 par rapport à 2004, devrait atteindre quelque 4% du PIB, soit nettement plus que le déficit public autorisé par le Pacte de stabilité (3%). Pour les dix nouveaux membres, hormis la Pologne, l'addition sera encore plus salée, de l'ordre de 5 points de PIB.
C'est sur le front des retraites que les gouvernements auront le plus de problèmes. En l'absence de réforme, les dépenses supplémentaires représenteront quelque 2,2 points de PIB. Parmi les pays dont les finances publiques seront les plus malmenées figurent l'Espagne (7,1 points), le Luxembourg (7,4 points) le Portugal (9,7 points) et Chypre (12,9 points). Pour la France, la charge additionnelle se limite à 2 points de PIB. Quelques rares pays qui ont initié une privatisation des retraites comme la Pologne, l'Estonie et la Lettonie, verront, eux, leurs dépenses reculer.
En ce qui concerne les dépenses de santé, les projections - qui ne sont pas des prévisions, insiste la Commission - sont encore plus difficiles à établir, compte tenu des incertitudes sur l'évolution de l'état de santé des Européens et des préférences collectives. Mais le surcoût, pour l'Union à vingt-cinq, pourrait atteindre 1,6 point de PIB en 2050. De quoi faire sérieusement réfléchir, demain, les grands argentiers des Vingt-Cinq.
(Source : Les Echos)
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