Actu Chômage

Un rapport sur l'insertion professionnelle des jeunes sortis de l'enseignement supérieur remis mercredi au ministre délégué à l'Emploi Gérard Larcher appelle les entreprises à faire du CDI la "forme normale d'embauche", et les universités à se rapprocher du monde du travail.

Face à des employeurs de plus en plus habitués à "rechercher des jeunes prêts à l'emploi", la "valeur du diplôme a changé", souligne le rapport du groupe de travail présidé par le Pdg de Veolia, Henri Proglio. Pour répondre aux difficultés croissantes des jeunes diplômés à trouver un emploi, "les solutions ne sont ni du côté de la fuite en avant vers la professionnalisation des études, ni dans la multiplication des mesures incitatives pour favoriser l'embauche des jeunes", souligne-t-il.
En effet, "près de trente ans de mesures jeunes ont fini par ancrer dans les esprits la conviction que l'on ne peut, sauf exception, débuter sa vie professionnelle sans bénéficier d'une mesure incitative. Comme si l'essentiel, pour l'employeur et le jeune, n'était pas d'accepter de prendre en commun le risque d'un parcours durable dans l'entreprise", note le rapport.

A contre-courant de cette conception, le groupe de travail propose de "revaloriser le contrat à durée indéterminée comme forme normale d'embauche".

Conscient que cette évolution "exige des changements de comportements qui prendront du temps", le groupe de travail suggère aux partenaires sociaux d'examiner un "système de modulation des cotisations au régime d'assurance chômage" selon la nature des contrats, afin d'inciter les entreprises à recourir au CDI. Lors de l'embauche d'un jeune à la recherche d'un premier emploi stable, l'entreprise ne paierait pas de cotisation Unedic la première année si l'embauche se fait en CDI, le taux retrouvant progressivement son niveau habituel au cours des deux années suivantes.

Le groupe de travail invite en outre les universités à aider les étudiants à acquérir "l'autonomie" dont ils auront besoin dans l'exercice de leur métier, en créant des partenariats avec les entreprises, en développant l'apprentissage, en encadrant mieux les stages et en renforçant leurs structures d'orientation professionnelle. "Un jeune ne devrait pas quitter l'université sans disposer de solides capacités à rédiger, argumenter, analyser un problème, s'auto-documenter, utiliser les outils informatiques courants, parler correctement une langue étrangère…", affirme-t-il.

(Source : VousNousIls.fr)