DU JAMAIS VU ! Le résultat net 2006 de la SNCF, qui sera approuvé ce matin par son conseil d'administration, a plus que triplé à 1,27 milliard d'euros. Cette performance tient beaucoup à la plus-value de 805 millions d'euros encaissée après la cession des parts de la SNCF dans la Société hydroélectrique du Midi (SHEM) et dans Cegetel. Le résultat courant s'est établi à 417 millions d'euros contre 153 millions d'euros en 2004. Cette année, l'entreprise table sur un résultat courant de 330 millions d'euros.
La progression enregistrée en 2005 s'explique à la fois par la progression du trafic (+ 2,3% pour les grandes lignes et 6,5% pour le TER) et par la réduction des charges. Les charges de personnel, en particulier, se sont allégées : l'an dernier, les effectifs ont diminué de 3.590 postes, et 2.749 suppressions sont prévues cette année. Quant au principal foyer de pertes, le fret, son déficit a été presque réduit de moitié, de 405 millions d'euros à environ 220 millions.
Malaise au sein de l'entreprise
Si le pôle fret affiche des pertes conformes à son plan de redressement, elles sont encore conséquentes. En avril, le transport de marchandises sera ouvert à la concurrence sur des liaisons intérieures françaises. De quoi attiser les convoitises de nouveaux opérateurs, à commencer par Veolia Transport et par le britannique EWS. Plusieurs groupes industriels devraient en profiter pour bientôt signer des contrats avec ses concurrents de la SNCF. Cette concurrence ne s'arrêtera pas au fret. Alors que la SNCF va renégocier cette année les conventions qui la lient à treize régions, la Commission européenne prépare une directive sur la libéralisation du transport régional de voyageurs.
Ces perspectives ne manqueront pas de faire réagir les syndicats.
Pour l'instant, c'est l'amélioration des performances financières qui retient leur attention. La CFTC regrette «un effet d'annonce stratégique, qui a pour but de dissimuler une situation du fret et de l'outil de production catastrophique». Force Ouvrière «dénonce des résultats obtenus sur le dos des cheminots». Et la CGT, qui en a profité pour demander «l'organisation de véritables négociations salariales dans les prochaines semaines, qui permettraient de décider d'augmentations générales bénéficiant aux cheminots actifs et retraités». De son côté, l'UNSA estime que ces résultats positifs ouvrent la voie à «un bon accord salarial».
Déjà, en début d'année, la SNCF a fait une première proposition d'environ 0,7% de hausse en attendant de nouvelles négociations. Au-delà, la direction souhaite relancer cette année les discussions autour de l'intéressement. Un accord avait été signé en 2004 par quelques syndicats mais il avait été dénoncé par les organisations majoritaires. Ce qui avait provoqué un véritable malaise au sein de l'entreprise. Finalement, en janvier, en plein coeur d'une grève, Louis Gallois avait décidé d'accorder une prime exceptionnelle aux cheminots en attendant de relancer les négociations sur l'intéressement. De l'avis de tous, pas avant les élections professionnelles du 23 mars.
(Source : Le Figaro)
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