Annoncée lundi par la SNCF, l'augmentation des prix des billets de TGV de 3,5% en moyenne à partir du 13 janvier «ne se justifie pas» et s'inscrit «à rebours de la politique d'éco-mobilité prônée par le gouvernement», juge l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) pour qui «l'argument avancé par la SNCF» — la nécessité de financer un plan d'investissement de 740 millions d'euros qui permettra de créer 3,3 millions de sièges supplémentaires — est «tout bonnement irrecevable». «Cet investissement doit être financé par l'activité supplémentaire qu'il engendrera, et non par une hausse des tarifs des usagers actuels», dénonce-t-elle, d'autant plus que la branche voyageurs a généré en 2007 «plus d'un milliard d'euros de bénéfices». «Pourquoi une branche largement excédentaire doit-elle augmenter ses prix ?» s'indigne-t-elle. Pour l’UFC-Que Choisir, si cette augmentation «est moindre que celle redoutée», elle est «plus élevée que l'inflation actuelle et essentiellement répercutée sur l'usager alors que la SNCF réalise une marge très confortable de 25% sur chaque billet de TGV vendu».
Pierre Gadonneix, le Pdg d'EDF a, lui aussi, annoncé jeudi une hausse des prix de l'électricité dans les prochains mois. «Les Français doivent être conscients que, en euro constant c'est-à-dire hors inflation, les prix de l'électricité sont inférieurs de 30% en 2007 à ce qu'ils étaient il y a vingt ans», a-t-il déclaré. Tout juste devrait-il nous culpabiliser d'avoir, grâce au tarif régulé par l'État, l'électricité la moins chère d'Europe ! Est-ce la raison pour laquelle, en cette période de crise, il faut absolument réduire l'écart avec nos voisins (et nos parents pendant qu'on y est) ? C'est que, a plaidé M. Gadonneix, «nous allons faire des investissements importants». Effectivement, le grand plan de développement prévu depuis trois ans en matière de production d'électricité, notamment d'origine nucléaire, va être réactivé.
Car le grand plan de relance de Nicolas Sarkozy (26 milliards d'euros) prévoit, en particulier, 4 milliards d'investissement supplémentaire pour les entreprises publiques — EDF, GDF, La Poste, la RATP et la SNCF — dont 2,5 milliards… pour la seule EDF, 300 millions pour la SNCF et 200 millions pour GDF-Suez qui, elle, annonce qu'elle va baisser ses tarifs du gaz à partir d'avril ! Le prix de «la crise» et de «la relance», c'est d'abord le contribuable qui va le payer. Qui peut nous expliquer pourquoi l'usager déjà saigné doit, en plus, mettre la main à la poche ?
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