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Grâce à cette "version luxe" de l'accompagnement des chômeurs à problèmes, 54% d'entre eux ont trouvé un emploi au bout de 6 mois d'accompagnement alors que le taux moyen pour tous les demandeurs d'emploi est de 49% sur une moyenne de 12 mois, selon la présidence de l'Unedic.
Dans le détail : 41% ont décroché un CDI, 11% un CDD de plus de six mois (dont 12% en intérim), 46% un CDD de moins de six mois (dont 40% en intérim), et enfin 2% ont décidé de créer ou de reprendre une entreprise. Ces contrats sont à temps plein dans 97,7% des cas.
Interrogés sur ce qui leur a permis de retrouver du travail, 33% ont cité les relations personnelles et 20% les démarches personnelles, 18% seulement citant l'agent du prestataire privé...
La CGT et FO restent réservés sur ce "succès" et se prononcent "en l'état actuel, contre l'extension des expériences" en raison de la "disproportion entre le coût de l'expérience et le résultat". Le bilan présenté aujourd'hui montre que "53% des chômeurs reclassés ont déclaré avoir retrouvé un emploi soit par démarches personnelles soit par relations personnelles, et 18% seulement grâce au référent", précise la CGT. De son côté, l'UNEDIC fait valoir que ces demandeurs d'emploi étant reclassés plus vite que la durée moyenne d’indemnisation, cela permet d'économiser sur le versement de leurs indemnités et couvre donc largement le coût de ces chers prestataires.
Alors, public ou privé ? Le marché de l'emploi en France étant particulièrement désastreux depuis plusieurs années, sachant que ni l'ANPE ni Ingeus ne peuvent influer sur la situation économique du pays, dans ce contexte on se demande qui réussira le mieux… Question de gros sous ? On peut penser qu'avec les deniers publics, au lieu d'améliorer l'existant, on préfère engraisser le privé. Et si les chômeurs n'ont pour l'instant pas beaucoup d'avenir, le business du chômage, lui, en a !
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Commentaires
En toute rigueur, il faudrait comparer des catégories strictement comparables, pour s'assurer qu'il n'y a pas de biais : catégories professionnelle s, âge, niveau de revenu (et quelle perte de revenu pour les emplois retrouvés) et j'en passe …EX: pour 1000 personnes de 45 à 55 ans, mécaniciens de profession combien après accompagnement ont retrouvé un emploi au bout de 6 mois avec un salaire d'au moins 85 % du précédent et combien pour la même population sans accompagnement. Sans quoi c'est du charlatanisme; et qui nous garanti qu'on n'a pas choisi les plus façiles à "caser" pour justifier l'expérience ! Répondre | Répondre avec citation |
La CGT, FO et la CFE-CGC ont émis "des réserves" à une extension "des sites et du public concernés" par les expérimentation s.
La CFDT, le Medef et la CGPME l'ont approuvée, dit-elle, la CFTC étant plus hésitante.
"Il a été demandé pour le prochain bureau de l'Unedic le 24 mai, précise Jacqueline Donnedu (CGT), une évaluation financière et un comparatif entre le taux de reclassement obtenu par les prestataires privés et celui obtenu par l'ANPE".
Les expériences actuelles sont menées sur sept sites Assedic, auprès de cinq opérateurs : Ingeus (3.300 chômeurs concernés) à Lille et Rouen, Adecco (2.000 personnes en Rhône-Alpes), BPI et Altedia (1.100 en région PACA), l'APEC, association pour l'emploi des cadres (425 cadres de plus de 45 ans à Nanterre et en Alsace).
Annie Thomas est favorable à de nouvelles expérimentation s axées sur des publics particuliers, notamment les jeunes, les femmes et les personnes victimes de discriminations à l'emploi.
Le coût de la prise en charge par le prestataire privé reste cependant le point faible du dispositif, avec un montant de 3.600 à 6.000 euros par chômeur reclassé. Pour la CFDT, il est possible de réduire ce coût en diminuant le temps de prise en charge, notamment après le retour à l'emploi (actuellement de six mois).
Jean-Claude Quentin (FO) est resté très "prudent" en l'absence, dit-il, de "véritable bilan en terme de reclassement durable et de coût financier, et de comparaison avec les autres dispositifs proposés par l'ANPE". Par ailleurs, M. Quentin émet comme "condition" à une éventuelle extension des expériences que "le demandeur d'emploi ait véritablement le choix entre se confier à un opérateur privé ou rester dans le schéma classique de l'ANPE". Répondre | Répondre avec citation |
Ce premier bilan financier réalisé par l'assurance chômage sur l'accompagnement des chômeurs par des opérateurs privés est contesté par certains syndicats. La réunion s'annonce animée et… technique. C'est en effet ce matin que le bureau de l'Unedic examine un "Bilan sur les expérimentation s d'accompagnement des allocataires par des opérateurs privés", dont La Tribune a obtenu une copie. Ce document fait une synthèse des constats statistiques du retour à l'emploi des 7.013 chômeurs de longue durée suivis sur 7 sites depuis un an par BPI, Altédia, Ingeus, Adecco et l'Apec, mais surtout propose une "approche de l'impact financier" du dispositif qui risque de faire grincer des dents. Dans le document, rédigé au conditionnel, il apparaît en effet que le dispositif aurait permis à l'Unedic d'économiser 24 millions d'euros pour 7.013 chômeurs, soit en moyenne 3.420 euros par allocataire.
Un chiffre que conteste Jean-Claude Quentin, représentant Force Ouvrière au bureau de l'assurance chômage. Celui-ci estime en effet que l'hypothèse de départ retenue, à savoir que la durée moyenne d'indemnisation des allocataires sélectionnés est de 23,28 mois est "incompréhensibl e". Il pointe également le fait que "le taux de reclassement au bout de 6 mois est de moins en moins bon au fil de l'expérimentation ". Pour lui, cette "extrapolation à mi-parcours" est loin d'être "concluante", et souhaite que "les demandeurs d'emploi aient toujours le choix d'être accompagnés soit par l'ANPE, soit par un cabinet privé".
Extension des dispositifs. Plus positive, la CFTC estime de son côté que "même si l'analyse de l'Unedic sur les expérimentation s avec des cabinets privés nécessite d'être encore approfondie, elle montre d'ores et déjà une efficacité des cabinets privés". Pour le syndicat chrétien, "il ne faut pas abandonner ces expérimentation s tant que l'ANPE n'est pas en mesure d'assurer la meilleure qualité de service. Le recours au privé doit par contre rester du domaine de l'expérimentation sous contrôle des partenaires sociaux et de l'ANPE".
Alors, va-t-on étendre ces dispositifs à 12 sites supplémentaires comme le souhaite l'Unedic au vu de ce premier bilan ? Seule certitude, la décision - déjà reportée lors bureau de l'Unedic du 9 mai dernier - ne sera pas prise aujourd'hui, pour cause de congrès de la CFDT qui se tiendra du 12 au 16 juin à Grenoble (c'est la CFDT qui préside l'assurance chômage). On en saura plus lors du prochain bureau de l'Unedic, programmé le 5 juillet prochain.
(Source : La Tribune du 24/05/06) Répondre | Répondre avec citation |