C'est le premier bilan d'une expérimentation : le suivi d'environ 7.000 chômeurs de longue durée par des opérateurs privés - Ingeus, Adecco, Altedia, BPI, Etap'Carrières - sur sept sites depuis un an. Ces chômeurs ont bénéficié d'un accompagnement renforcé pendant 9 ou 10 mois avec des moyens supérieurs à ceux de l'ANPE (vu le prix, c'est la moindre des choses…), les prestataires étant rémunérés "au résultat" : l'Unedic accepte donc de débourser entre 3.600 et 6.000 € par demandeur d'emploi, alors que les prestations de l'ANPE ne dépassent pas 700 €.
Grâce à cette "version luxe" de l'accompagnement des chômeurs à problèmes, 54% d'entre eux ont trouvé un emploi au bout de 6 mois d'accompagnement alors que le taux moyen pour tous les demandeurs d'emploi est de 49% sur une moyenne de 12 mois, selon la présidence de l'Unedic.
Dans le détail : 41% ont décroché un CDI, 11% un CDD de plus de six mois (dont 12% en intérim), 46% un CDD de moins de six mois (dont 40% en intérim), et enfin 2% ont décidé de créer ou de reprendre une entreprise. Ces contrats sont à temps plein dans 97,7% des cas.
Interrogés sur ce qui leur a permis de retrouver du travail, 33% ont cité les relations personnelles et 20% les démarches personnelles, 18% seulement citant l'agent du prestataire privé...
La CGT et FO restent réservés sur ce "succès" et se prononcent "en l'état actuel, contre l'extension des expériences" en raison de la "disproportion entre le coût de l'expérience et le résultat". Le bilan présenté aujourd'hui montre que "53% des chômeurs reclassés ont déclaré avoir retrouvé un emploi soit par démarches personnelles soit par relations personnelles, et 18% seulement grâce au référent", précise la CGT. De son côté, l'UNEDIC fait valoir que ces demandeurs d'emploi étant reclassés plus vite que la durée moyenne d’indemnisation, cela permet d'économiser sur le versement de leurs indemnités et couvre donc largement le coût de ces chers prestataires.
Alors, public ou privé ? Le marché de l'emploi en France étant particulièrement désastreux depuis plusieurs années, sachant que ni l'ANPE ni Ingeus ne peuvent influer sur la situation économique du pays, dans ce contexte on se demande qui réussira le mieux… Question de gros sous ? On peut penser qu'avec les deniers publics, au lieu d'améliorer l'existant, on préfère engraisser le privé. Et si les chômeurs n'ont pour l'instant pas beaucoup d'avenir, le business du chômage, lui, en a !
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