C’est ce qu’indique l'Organisation Internationale du Travail dans son rapport intitulé "La fin du travail des enfants : un objectif à notre portée", document qui a été présenté hier à la presse au Palais des Nations à Genève. L’OIT ajoute qu'à l'allure actuelle du déclin, si l'élan mondial pour éradiquer ce phénomène se poursuit, le travail des enfants dans ses pires formes pourrait être éliminé d'ici 10 ans.
Selon la publication, le nombre effectif d'enfants qui travaillent à travers le monde a chuté de 11% entre 2000 et 2004, passant de 246 millions à 218 millions (ce qui est énorme). De même que le nombre d'enfants et de jeunes, âgés de 5 à 17 ans, astreints à des travaux dangereux pour leur santé physique ou mentale a diminué de 26% pour atteindre 126 millions en 2004 contre 171 millions lors de la précédente estimation. Cette baisse est encore plus accentuée parmi les enfants les plus jeunes : elle atteint 33% chez la tranche d'âge 5-14 ans, note le rapport.
"L'éradication du travail des enfants est à notre portée", a résumé le directeur général de l'OIT Juan Somavia. "Bien que ce combat reste un défi majeur, nous sommes sur la bonne voie."
Et pendant ce temps-là, en France, une loi sur "l'égalité des chances" avance à 14 ans l'âge de l'apprentissage et autorise ces adolescents de 15 ans à travailler la nuit et le dimanche dans certains secteurs (boulangerie-pâtisserie, restauration, hôtellerie…).
Articles les plus récents :
- 12/05/2006 16:58 - Mon voisin paie l’impôt sur la fortune !
- 11/05/2006 19:31 - Les discriminations toujours ignorées des tribunaux
- 11/05/2006 02:50 - Enquête sur les cumulards de la République
- 09/05/2006 20:17 - Le suivi des chômeurs se privatise
- 08/05/2006 22:23 - Est-il si difficile de licencier en France ?
Articles les plus anciens :
- 04/05/2006 16:24 - Formation professionnelle : le DIF est un fiasco
- 04/05/2006 06:14 - Le Medef ne veut pas qu'on contrôle les patrons
- 04/05/2006 05:20 - Pressions autour des statistiques du CNE
- 01/05/2006 21:15 - Premier rapport de la HALDE
- 30/04/2006 20:30 - Cour des Comptes, administration et politique de l'emploi
Commentaires
Ces deux mesures étaient incluses dans la loi sur"l'Egalité des chances".
L'apprentissage à 14 ans, autrement surnommé "apprentissage junior", a été rejeté par 38 voix contre (10 pour et 2 abstentions). Le contrat de responsabilité parentale, qui prévoit notamment la suspension des allocations familiales en cas de récidive d'absentéisme, a été rejeté par 41 voix contre (3 pour et 7 abstentions).
C'est "un message fort au gouvernement : il est grand temps pour lui de renoncer à une politique faite de mesures régressives, inefficaces et qui mettent en danger l'Education", a expliqué l'Union nationale lycéenne (UNL) dans un communiqué.
De son côté, le Snes-FSU, principal syndicat des collèges-lycées, a fustigé dans un communiqué séparé "une loi qui institutionnali se l'éviction précoce du collège" et qui "remet de fait en cause la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans". Il a estimé que les principes de volontariat des élèves et de réversibilité du choix d'orientation de l'apprentissage à 14 ans correspondaient à "de simples effets d'affichage" ou à "des leurres".
Les étudiants de l'UNEF se sont élevés, de leur côté, contre "une régression éducative et un renoncement à donner à chaque jeune une formation initiale de qualité commune à tous". "Aucun élève ne doit quitter le système éducatif sans qualification, y compris les élèves rencontrant des difficultés", a rappelé le syndicat étudiant dans son communiqué. Répondre | Répondre avec citation |