Le décret autorisant l'application de celle-ci n'est en effet toujours pas paru. Le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, a pourtant assuré mercredi sur RTL que le projet s'apprête à être "expérimenté" avant, peut-être, d'être généralisé. "Le CV anonyme n'est pas enterré, il sera expérimenté conformément à la demande des partenaires sociaux". Gérard Larcher a tenu à rassurer tous ceux qui militent pour l'égalité des chances à l'embauche : il n'entend pas abandonner cet outil sur lequel Jacques Chirac s'est déclaré favorable, une mesure ardemment défendue par de nombreuses associations au premier rang desquelles SOS-Racisme.
Les déclarations de Gérard Larcher interviennent quelques jours après un accord passé le 12 octobre - mais encore soumis à signature - entre patronat et syndicats, lesquels avaient décidé du principe des expérimentations du CV anonyme. Ainsi, la mesure devrait être expérimentée avant d'être appliquée. La suite ? "Si le CV anonyme, après expérimentations, a quelque chose qui se révèle positif, eh bien on doit l'utiliser, mais ce n'est pas le seul outil : ne limitons pas la lutte contre la discrimination et pour la diversité au seul CV anonyme", a déclaré mercredi Gérard Larcher.
Un bilan des expérimentations attendu pour fin 2007
Le principe du CV anonyme est loin de susciter une unité sans faille dans la classe politique. Pour preuve, la lenteur des débats à ce sujet. En mars dernier, le Sénat avait adopté un amendement au projet de loi "Egalité des chances" visant à développer sa pratique pour favoriser la non-discrimination à l'embauche. Contre l'avis du gouvernement, qui souhaitait renvoyer cette question à la négociation des partenaires sociaux dans un cadre plus global, cet amendement du président de la commission des Affaires sociales Nicolas About (UDF) avait recueilli 169 voix contre 159.
Il faudra donc attendre le résultat des expérimentations menées conjointement par les syndicats et le patronat pour savoir si le CV anonyme a un réel avenir. Ces expérimentations feront l'objet d'un bilan d'évaluation avant le 31 décembre 2007.
A l'origine, l'idée du CV anonyme figurait dans un rapport remis en 2004 à Jean-Pierre Raffarin par Claude Bébéar, ex-président du conseil de surveillance de l'assureur Axa. Dans la foulée de ce rapport, certaines grandes entreprises comme Axa ou Peugeot Citroën avaient choisi d'expérimenter la mesure.
(Source : RTL.fr)
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