Une déclaration officielle, mais peu surprenante étant donné que la plupart des syndicats ont déjà affirmé à plusieurs reprises par le passé leur opposition au projet. Les partenaires sociaux redoutent notamment une "étatisation" du régime d'assurance-chômage dont ils assurent la gestion : l'ANPE fait, en effet, partie du service public de l'emploi et s'occupe du placement des chômeurs tandis que l'Unedic, depuis sa création, relève du droit privé et est financée par les cotisations des salariés et des employeurs.
"La gestion paritaire du régime d'assurance chômage, dans les modalités d'intervention fixées par les partenaires sociaux, exclut de fait une fusion avec l'ANPE, garantit l'indemnisation des demandeurs d'emploi et l'indépendance du régime", indique la déclaration adoptée à l'unanimité par les organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC) et patronales (Medef, UPA, CGPME) siégeant au bureau de l'Unedic.
Un avis que ne partage pas le directeur général de l'ANPE Christian Charpy qui affirmait, dans une interview aux Echos en début de semaine, que la fusion était le meilleur moyen de servir chômeurs et entreprises. En revanche le SNU-ANPE-FSU, organisation syndicale majoritaire au sein de l'ANPE, s'est elle aussi prononcée aujourd'hui contre le projet, dénonçant "un tripatouillage institutionnel masquant l'échec de la politique gouvernementale contre le chômage". "Alors que l'Unedic devrait être une pièce essentielle du service public de l'emploi, la gestion calamiteuse de cet organisme par le Medef, la CFDT, la CFTC et la CGC conduit à un résultat inverse et sans appel : plus de la moitié des demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE ne sont pas indemnisés", souligne le syndicat. Le SNU-ANPE "se prononce pour une renégociation de la convention Unedic [...] et la transformation complète de la gestion de cet organisme".
(...) Le bureau de l'Unedic maintient que "la lutte contre le chômage dépend d'abord d'une politique générale de croissance" et qu’"un rapprochement opérationnel avec l'ANPE est en cours, sur la base de la convention Etat-ANPE-Unedic du 5 mai 2006 qui prévoit 'le respect des compétences et de l'identité de chacun".
Sur le terrain cependant, le constat d'échec est, selon l'Etat, patent. Il est vrai que les résultats sont limités : seuls 190 guichets uniques ont été mis en place et les deux organismes font tout pour retarder la fusion, pourtant indispensable, de leurs réseaux informatiques. L'Elysée estime donc nécessaire de changer de méthode lors de la prochaine législature.
(Source : Les Echos)
Articles les plus récents :
- 16/01/2007 20:57 - Les derniers «100 jours» de Villepin
- 14/01/2007 09:03 - L'indice des loyers flambe toujours
- 14/01/2007 07:21 - Un mobilier urbain anti-SDF
- 14/01/2007 06:22 - La soupe au cochon enfin interdite
- 13/01/2007 18:38 - L'éternel faux débat sur les retraites
Articles les plus anciens :
- 10/01/2007 06:30 - Allocataires de l'Assedic : la baisse continue
- 09/01/2007 23:29 - Espèces éteintes ou en voie d'extinction
- 08/01/2007 03:06 - Retraites : accélérer l'emploi des seniors
- 07/01/2007 16:45 - Qui est riche ? Qui est pauvre ?
- 03/01/2007 12:48 - Services à la personne = travail en miettes