Cachant les dorures et les lambris, des panneaux de carton aux couleurs criardes sont dressés dans les salons de l'hôtel Matignon. «800 000 chômeurs en moins» peut-on lire sur l'un d'eux. Pour ses derniers vœux à la presse, Dominique de Villepin veut mettre en avant les aspects positifs de son bilan mais, plus encore, il veut regarder vers l'avenir. Comme l'annonçait déjà Jacques Chirac dans ses vœux aux Français, le gouvernement travaillera jusqu'au bout. Les mauvaises langues diront : surtout si cela peut faire du tort à Nicolas Sarkozy. Le Premier ministre a beau préciser qu'il défendra «les valeurs de (sa) famille politique» et que «c'est pour cela (qu'il a) voulu se rendre dimanche au congrès de l'UMP avec Nicolas Sarkozy», il passe très vite à l'annonce des «mesures importantes» qu'il prendra ces prochaines semaines. A trois mois de l'élection, il promet le «changement» !
Un programme sur cinq ans
Conférence sur la croissance, conférence sur le désendettement, mise en place d'un «service public de l'emploi unique», redéfinition «d'allocations chômage plus incitatives au retour à l'emploi», dont les droits pourraient s'ouvrir «dès le 4eme mois», élargissement du Contrat nouvelles embauches, mise en place «d'une année de formation gratuite» pour les chômeurs les moins qualifiés… Ouf ! Dans cinq ans, grâce à son action, Dominique de Villepin promet un taux de chômage à 6%, une dette de l'Etat à 55% au lieu des 64% actuels et une croissance à 3% par an !
Et ce n'est pas fini ! Le Premier ministre propose aussi, pêle-mêle, des réformes dans l'enseignement supérieur, des aides à la garde d'enfants, une «charte de la laïcité» (n'en déplaise à Nicolas Sarkozy, ministre des Cultes) et la rédaction d'un texte pour relancer l'Europe politique. A noter : il précise bien que ce texte devrait être soumis au vote des Français, quand le candidat de l'UMP ne veut, lui, qu'un mini traité à faire valider par le Parlement. Enfin, Dominique de Villepin conclut sur le droit au logement opposable, qui sera examiné ce mercredi en conseil des ministres et, considérant que la maladie d'Alzheimer touchera bientôt un million de personnes en France, il jure d'en faire «la grande cause nationale 2007». Le Premier ministre n'est peut-être pas candidat… mais son programme, pour être mené à bout, remplit aisément l'agenda politique jusqu'en 2012. Et surtout, il laisse bien peu d'espace aux propositions du candidat de l'UMP.
(Source : Marianne)
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