L'homme, âgé de 38 ans, a laissé une lettre dans laquelle il explique son son suicide par ses difficultés au travail. Or ce décès survient trois semaines après la marche silencieuse de salariés de Guyancourt en hommage à deux de leurs collègues qui s'étaient donné la mort en octobre et janvier sur leur lieu de travail.
En octobre 2006, un technicien en informatique s'est jeté du cinquième étage dans le hall du bâtiment principal du technocentre, où sont conçus les modèles des voitures Renault. En janvier, un ingénieur employé du site s'est noyé dans un des plans d'eau proche du site de Guyancourt, et le commissariat chargé de l'enquête avait conclu à un suicide. Une autopsie et une enquête de police devront établir les circonstances exactes de la mort survenue la semaine dernière.
La direction de l'entreprise et les syndicats s'opposent sur l'analyse du lien causal entre la mort de ces trois salariés et les conditions de travail. "Nous ne faisons pas le lien entre ces morts et notre politique de direction du personnel : il y a toujours un facteur personnel dans les suicides et malgré toutes nos préoccupations nous ne pouvons pas éviter que ce genre de drame se produise", a expliqué la direction de Renault. De même, les syndicats CGC et CFDT refusent de faire le lien entre les suicides et l'ambiance de travail à Guyancourt.
A l'inverse, la CGT et Sud font état d'un malaise au travail. "La direction se dédouane en expliquant que ces suicides sont dus à des problèmes personnels mais nous pensons que le climat anxiogène qui règne dans l'entreprise y est pour quelque chose", estime Pierre Nicolas, délégué CGT. Le syndicaliste cite le stress engendré par le système de notation des salariés, la mise en concurrence entre jeunes ingénieurs et vieux techniciens, le manque de reconnaissance, les délocalisations. Les syndicats Sud et CGT ont exigé une expertise sur les risques psycho-sociaux qui selon eux, "découlent de ces conditions de travail".
(Source : La Tribune)
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