Après la grève très suivie et la manifestation importante du 29 mars dernier, l’intersyndicale appelait hier à une journée d’actions partout en France à l’occasion d’une rencontre des 9 syndicats avec le directeur général de l’agence, Christian Charpy. En Île-de-France, malgré la période des congés scolaires, une centaine d’agents ainsi que des militants d’associations de chômeurs CGT et AC! se sont rassemblés au siège de l’agence à Noisy-le-Grand où se tenait la «négociation», pour faire pression sur la direction.
Leur revendication phare reste, comme le jour de la manifestation, l’abrogation du décret paru le 28 mars qui autorise l’ANPE à créer des filiales commerciales de droit privé, ce qui augure d’un démantèlement du service public de l’emploi et qui régionalise l’ANPE en donnant des pouvoirs aux directeurs régionaux. Plus récemment, l’intersyndicale a ajouté deux points à ses demandes : d’une part le retrait du «profilage» des chômeurs, technique lancée depuis un an à l’ANPE qui oriente les demandeurs d’emploi vers des parcours différents en fonction de leur «risque de chômage longue durée» déterminé par un logiciel. «Une étude interne de l’ANPE a montré l’inefficacité de ce dispositif», pointe Noël Daucé, responsable national du SNU-ANPE. D’autre part, les syndicats rejettent l’évaluation individuelle des agents que la direction s’apprête à mettre en place.
«On assiste à un verrouillage total de la part de la direction», a résumé hier à l’issue de la rencontre Margot Undriener au nom de l’intersyndicale, à l’attention de la centaine d’agents réunis. «M. Charpy s’est abrité derrière le ministère pour justifier qu’il ne peut rien faire sur le décret, et derrière la convention tripartite État-ANPE-UNEDIC à propos du profilage. Bref, il ne peut ou ne veut rien faire...» Le directeur général s’est toutefois engagé à porter par écrit le fait qu’il n’a pas actuellement de projet de création de filiales, conformément à ses déclarations du mois dernier. «Mais le décret va rester et si ce n’est pas Charpy, c’est son successeur qui filialisera, conteste Noël Daucé. Il a aussi proposé de renforcer les équipes par l’embauche de CDD, ce que nous jugeons largement insuffisant.» Les personnels subissent en effet une charge de travail très accrue depuis la mise en place du suivi mensuel personnalisé des chômeurs au début de 2006.
«Pour faire pression, on ne coupera pas à une nouvelle journée de grève dans les prochaines semaines», a lancé hier un responsable régional du SNU-ANPE. Détail d’importance : les syndicats ont obtenu de la direction les «vrais» chiffres de la mobilisation du 29 mars. Il ressort que plus de 60% des personnels étaient en grève ce jour-là, alors que la direction avait communiqué à la presse un taux officiel de 43,79% tandis que les syndicats avaient évalué ce taux à 51%.
Fanny Doumayrou pour L'Humanité
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