Une jeune mère hébergée en foyer, un veuf avec des enfants à charge, des divorcées qui ont la garde des petits… : les familles monoparentales sont multiples. Et en hausse. Depuis les années 60, leur nombre a doublé et on en comptait 1,5 million en 1999 (derniers chiffres du recensement). Dit autrement, en 1982, un ménage sur 10 était composé d’un ou plusieurs enfants de moins de 25 ans et d’un parent seul. Aujourd’hui, c’est le cas de un sur 5. En tout, 2,4 millions d’enfants vivent avec un seul parent. «Un défi majeur pour les politiques publiques», selon une étude du Centre d’études de l’emploi publiée le mois dernier [1]. Surtout quand on sait qu’entre 1994 et 2004, le nombre de familles monoparentales qui perçoivent le RMI a augmenté de 56,4%, c’est-à-dire beaucoup plus vite que l’ensemble des ménages (+ 32,9%).
Les caractéristiques de ces foyers ont changé. Au début des années 1960, les veufs et veuves représentaient 55% des cas contre 7,5% en 2004. Dans la même période, la part des divorcé(e)s a augmenté (de 15 à 42%), celle des célibataires a fait un bond (de 8 à 41%). Ces changements expliquent la féminisation de ces familles, car dans 85% des cas de divorce, la garde des enfants est confiée à la mère.
Collège. Il y a différents profils. Les mères célibataires, celles qu’on n’appelle plus les "filles-mères", sont plus jeunes que les autres parents. Un quart d’entre elles n’ont pas dépassé le collège. Souvent précaires de mère en fille, la maternité les valorise. Ces «single-mothers» n’ont jamais vécu en couple et sont hébergées une fois sur cinq par leur famille. Elles ont des revenus faibles : 30% touchent moins de 1.000 € nets par mois. 59% d’entre elles occupent un emploi, souvent «atypique» (intérim, temps partiel). Parmi elles, on trouve des adolescentes, même si leur nombre a chuté de 10.000 à 4.000 en 25 ans. (...)
HLM. Les familles monoparentales, diverses, ne sont pas toutes exposées de la même manière aux risques de pauvreté. Mais les chiffres sont évocateurs. En moyenne, elles ont un niveau de vie inférieur de 24% à celui des ménages avec enfants. Après séparation, 6 femmes sur 10 déclarent restreindre leur train de vie, la moitié disent qu’elles ont juste de quoi vivre. Ces familles sont surreprésentées dans l’habitat social et portent plus souvent un avis négatif sur leur quartier. Davantage locataires que la moyenne des ménages (65% contre 38%), elles sont plus vulnérables aux hausses des loyers. Temps partiel subi, rémunération plus faible, problèmes de garde : les parents seuls sont «pénalisés» et «cumulent les désavantages». Il n’y a qu’à voir : la proportion des ménages monoparentaux sans emploi a franchement augmenté, passant de 9% en 1975 à plus de 25% en 2002.
[1] "Les Familles monoparentales en France" par Anne Eydoux, Marie-Thérèse Letablier et Nathalie Georges, disponible sur le site www.cee-recherche.fr
(Source : Libération)
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