Nicolas Sarkozy a souhaité de bonnes vacances à ses ministres, leur promettant que ça va "repartir très fort à la rentrée" : il ne croit pas si bien dire ! Outre sa loi sur le service minimum, sa liquidation des régimes spéciaux de retraite et ses franchises médicales concoctées en pleine période estivale, il est à espérer que septembre soit chaud...
En visite aujourd'hui à la direction départementale de la sécurité publique de l'Essonne, à Evry, dans une pirouette finale le président a promis qu'il n'y aurait «pas de pause» dans la lutte contre l'insécurité et déclaré sa volonté de mobiliser «tous les moyens de l'Etat» en faveur de la sécurité des Français. Promesse en forme de couac que le SNOP - syndicat majoritaire des officiers de police - a aussitôt dénoncée, fustigeant les «propositions honteuses de l'administration» pour régler le paiement en retard de leurs heures supplémentaires.
«Outre le taux d'indemnisation de 9,25 € bruts de l'heure alors que le coût moyen de l'heure pour ce corps est de 21 € bruts», l'administration «compte imposer aux officiers un régime de travail inacceptable, qui s'exonère de la réglementation française et européenne». Le SNOP évalue le nombre d'heures non payées depuis 1998 à entre 6 à 7 millions, soit quelque 160 millions d'euros.
Tous bénévoles ! Suite aux manifestations de policiers le 14 juin dernier, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie (qui estimait à seulement 5 millions le nombre «d'heures supplémentaires à rattraper») avait annoncé son intention de mettre en œuvre un dispositif pour compenser ce stock d'heures supplémentaires, «une partie sous forme monétaire, une partie sous forme de temps libre». Elle avait souligné que le problème ne se posait que pour les officiers de police «qui vont passer cadres» et n'auront plus droit, de ce fait, à des heures supplémentaires. Mais pour le SNOP, «en raison de l'accès à un régime de cadre, les officiers qui continueront de travailler les samedi, dimanche et jours fériés, avec possibilité de dépassement horaire même nocturne, n'ont aucune garantie de voir compenser ou indemniser dignement ce temps de travail et travailleraient ainsi bénévolement».
«A l'heure où l'on parle au plus haut niveau de l'Etat de "valorisation du travail", n'est-il pas incongru de pénaliser les officiers de police qui ont souvent sacrifié leur vie privée au bénéfice du service public ?», s'interroge le SNOP. A juste titre.
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