
Au lieu de s'interroger sur l'usage que font quelques millionnaires des sommes que leur reverse le fisc dans le cadre du bouclier fiscal (en 2007, 671 redevables disposant d'un patrimoine supérieur à 15,5 millions ont bénéficié de 68% des montants remboursés, soit 231.900 € en moyenne pour chacun d'eux), au lieu de défendre l'usage plus que raisonnable des sommes consenties par cette demi-part (400 € en moyenne, un vrai luxe !), aussitôt réinjectées dans l'économie réelle par des femmes qui, toute leur vie, ont perçu des salaires inférieurs aux hommes et, une fois à la retraite, perçoivent des pensions inférieures de moitié, Martin Hirsch se tait et trouve normal que l'Etat récupère de l'argent qui bénéficie aux plus faibles. Comble d'hypocrisie, il espère, simplement, que le gouvernement va bien l'utiliser !
Par contre, son cœur de Charity Man vibre et se réjouit de la prime de 200 € que Nicolas Sarkozy a décidé de verser, début avril, en soutien à la consommation des plus démunis. Flatteur en diable, il a déclaré : «Au total, sur l'année 2009, nous injecterons 800 millions d'euros pour cette prime, auxquels s'ajoute 1,5 milliard d'euros pour le RSA [dont on sait qu'il est nettement moins avantageux que le système actuel]. Face à la crise, poursuit-il, ce sont 2,3 milliards d'euros qui sont redistribués aux 25% des Français les plus modestes. La France est l'un des rares pays à le faire»... Avec Martin Hirsch, en phase avec l'UMP, les humbles doivent payer pour les pauvres : d'un côté, quelque 4 millions de femmes seules vont être privées d’1,7 milliard d'euros de pouvoir d'achat; de l'autre, quelque 4 millions d'allocataires de minima sociaux vont se partager les miettes d'un butin de 760 millions. Telle est sa conception du bon usage de l'argent.
Ainsi M. Hirsch nous prouve, une fois de plus, qu'il n'est que la «caution sociale» d'un gouvernement qui protège les nantis, spolie tous les autres, et achète le silence des exclus par la charité.
Articles les plus récents :
- 17/12/2008 15:31 - Seniors : la dernière de Laurence Parisot
- 16/12/2008 15:31 - Chômage partiel… à la charge de la collectivité
- 15/12/2008 14:57 - Baisse des cotisations chômage : le Medef renonce… provisoirement
- 14/12/2008 17:49 - Retraite, protection sociale : un marché de dupe et une spoliation en règle
- 12/12/2008 14:26 - Licenciements, chômage, la dégradation s’amplifie
Articles les plus anciens :
- 11/12/2008 17:40 - RMIstes : - 4% sur un an, la baisse s'essouffle
- 10/12/2008 17:07 - La Déclaration des droits de l'homme a 60 ans
- 09/12/2008 17:04 - La justice fiscale selon Philippe Marini
- 09/12/2008 13:37 - 3.922.400 d'inscrits à l'ANPE fin octobre
- 08/12/2008 15:29 - Marini et Accoyer, la droite toujours décomplexée
Commentaires
Vantant la prime de 200 € qui sera versée à 4 millions de ménages pauvres en avril 2009, il a déclaré que ces "200 euros" sont "l’équivalent de deux mois de RSA".
En clair : c'est bel et bien inférieur à la prime de retour à l'emploi actuelle, versée aux minima sociaux qui ont repris un travail et qui s'élève à 150 € par mois pour une personne seule. Avec le RSA, la prime exceptionnelle de retour à l'emploi (1.000 € au bout du 4e mois de reprise, sans condition de salaire alors que le RSA sera, lui, plafonné à 1,04 SMIC) est supprimée, ainsi que le cumul intégral minima social+revenu d'activité autorisé durant les 3 premiers mois.
Avec le RSA, contrairement à ce qui a été dit, les minima sociaux qui vont retravailler gagneront moins qu'avant. De quoi réaliser quelques économies sur le dispositif d'intéressement imaginé en 2005 par Dominique de Villepin, visiblement considéré comme trop généreux… Répondre | Répondre avec citation |