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Accueil Social, économie et politique RMI, AAH, prestations familiales : C'EST L'AUMÔNE !

RMI, AAH, prestations familiales : C'EST L'AUMÔNE !

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+ 1,6% pour le revenu minimum d'insertion, + 1,1% pour l'allocation adulte handicapé, et + 1% seulement pour les prestations familiales... La honte !

Chaque 1er janvier, les minima sociaux et les prestations familiales sont augmentés. Mais cette année, jamais ces revalorisations n'auront été aussi faibles. De la même façon que les pensions de retraite ne prendront que 1,1% (les petits vieux qui ont voté Sarko vont être drôlement déçus !), malgré l'inflation réelle (pas celle de l'INSEE, trafiquée comme les chiffres du chômage, d'ailleurs…), en 2008, les plus démunis pourront aller se brosser !!!

Les RMIstes se contenteront de 447,91 € par mois pour survivre (671,87 € pour une personne seule avec un enfant ou un couple sans enfant - 806,24 € pour une personne seule avec deux enfants ou pour un couple avec un enfant)… En ce qui concerne l'ASS et l'AER, dont la revalorisation exacte n'est pas encore annoncée, cela risque d'être du même tonneau.
Et les handicapés se contenteront de 628,10 € par mois pour l'AAH de base (+ 179,31 € de complément pour ceux qui ne peuvent plus travailler)…

Même déception pour l'APL qui n'est augmentée que de 2,76% précisément (la hausse «la plus importante depuis 5 ans», dixit Christine Boutin début décembre) !

Dans un communiqué, la CGT dénonce la faiblesse de ces "revalorisations", «si peu en rapport avec les charges réelles supportées par les familles» pour les prestations CAF, et le montant des minima sociaux, ASS et RMI, «inférieurs de moitié au seuil de pauvreté» qui est de 817 € (seuil à 60% du revenu médian de 2005). Déjà le mois dernier, une étude de la DREES révélait que la part des prestations de protection sociale dans le PIB français stagne depuis cinq ans tandis que l'INSEE, dans son rapport "France, Portrait social 2007", rappelait que c'est le système de redistribution qui permet de corriger les inégalités. Or, cette correction s'essouffle depuis 2002, avec pour conséquence un taux de pauvreté qui repart à la hausse alors qu'il baissait régulièrement depuis les années 70.

Le "paquet fiscal" et autres traitements de faveur accordés cet été aux plus riches resteront pour 2008 en travers de la gorge de millions de Français et, nous l'espérons, bien davantage encore pour ceux qui ont élu Nicolas Sarkozy en croyant à son effet Kiss-Cool.

=> DERNIÈRE MINUTE : L'ASS et l'AER sont également "revalorisées" de 1,6%, ce qui porte leurs montants respectifs à 14,74 € et 31,82 € par jour.

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Mis à jour ( Samedi, 22 Décembre 2007 00:24 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-12-22 03:25 Cet article de Jean Gadrey est paru dans Le Monde du 23/03/05 :

Il était temps que la question des salaires revienne en force sur le devant de la scène, avec le retour d'une certaine croissance et dans une période de progression des profits. Il serait bon que la pauvreté, celle que les minima sociaux permettent d'atténuer, ne soit pas la grande oubliée des choix à venir. Or on peut le craindre, compte tenu du freinage délibéré des recettes publiques et des budgets sociaux.

Un cas exemplaire est celui du RMI. On vient d'apprendre que le nombre de ses bénéficiaires a bondi de 9% en 2004, après une progression forte en 2003 (5,3%). Ce que l'on sait moins, c'est que le pouvoir d'achat des RMIstes n'a cessé de décrocher, depuis 1990, par rapport à la richesse économique par habitant et au niveau de vie moyen. Et même par rapport au seuil de pauvreté.

Entre 1990 et 2004, le produit intérieur brut par personne a progressé de 20,1% contre seulement 4,6% pour le pouvoir d'achat du RMI - une divergence spectaculaire. En 1990, le niveau de vie moyen en France représentait environ 3,8 fois celui d'un RMIste. En 2002, ce rapport était passé à 4,2 ; et il a encore progressé depuis cette date.

Le RMI a décroché aussi par rapport au seuil de pauvreté, défini comme la moitié de la"médiane"des revenus. En 1990, le montant du RMI pour une personne seule représentait 70% du seuil de pauvreté. En 2001, il n'en valait plus que 66%. Il est certain que les années 2002 à 2004, pour lesquelles on ne dispose pas encore de données, vont encore creuser l'écart.
Dernier chiffre : en 1990, le RMI mensuel équivalait à 67 Smics horaires brut. En 2004, ce chiffre n'est plus que de 50. Comparé au Smic, le RMI a perdu 25% de sa valeur !

Les salariés et les retraités ont pour eux des organisations syndicales disposant de pouvoirs reconnus de grève et de négociation, et qui les défendent lorsque le patronat et le gouvernement refusent de "partager les fruits de la croissance". Les plus pauvres, eux, n'ont rien de tout cela, en dehors de réseaux associatifs qui s'efforcent, avec des moyens limités, de faire connaître leur situation et leurs exigences de dignité.

Les revalorisations annuelles des minima sociaux sont décidées par des gouvernements qui, au cours de cette période, ont été obsédés, d'une part, par la baisse des prélèvements obligatoires et, d'autre part, par la crainte non fondée que le RMI n'incite les pauvres à la paresse (la "désincitation" au travail). La dégradation continue du pouvoir d'achat du RMI s'est produite sur un fond idéologique de culpabilisation des pauvres, qu'il fallait remettre au travail en leur montrant que celui-ci "paie". Cela devait réduire le chômage. Or, en contradiction complète avec ce raisonnement, le chômage a progressé alors que l'écart s'est nettement creusé entre RMI et bas salaires.

Enfin, puisqu'il est beaucoup question de relancer la consommation des ménages (le "moral des ménages") au nom de la croissance et de l'emploi, rappelons une évidence : contrairement aux 10% des ménages les plus riches qui épargnent 40% de leur revenu, les pauvres le dépensent en totalité. Ils sont les meilleurs acteurs d'une relance de la consommation !

La "cohésion sociale" est partout invoquée. Un ministère lui est même consacré. Sa première priorité ne devrait-elle pas consister à éviter que le pouvoir d'achat des plus pauvres ne décroche par rapport au niveau de vie moyen ? Augmenter fortement les minima sociaux, c'est bon pour l'emploi, c'est une exigence morale et c'est, aujourd'hui, une urgence sociale.
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0 # michael 2007-12-22 10:54
Dire qu'il y a encore des gens qui vont trouver que 1,6% pour ces fainéants de RMIstes, c'est bien trop !

Dire que maintenant ils vont trouver qu'il vaut mieux être RMIste que retraité ! (Déjà qu'il vaut mieux être RMIste que Smicard…)

Dire que ces gens-là ne sont pas choqués que Sarkozy se soit auto-augmenté de 173% et cumule deux salaires depuis son élection !

Dire qu'il ne leur viendrait même pas à l'esprit de se battre un minimum pour une augmentation de salaire… Mais quand les autres font grève, ils les dénigrent (alors qu'au fond d'eux-mêmes ils les envient) !

Quelle bande de lâches.
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0 # tristesir 2007-12-22 11:35 Cette augmentation , même si faible, ne sera visible qu'au début Février 2008 concrètement, pour ceux qui sont assujettis au RMI puisque ce revenu est versé à terme échu.

En outre, pour ceux qui l'ignorent , il faut savoir aussi que
"447,91 euros" est une somme fictive pour une bonne grande partie des assujettis célibataires au RMI puisque une somme forfaitaire d'un peu plus de 50 euros est soustraite à ce montant quand vous êtes hébergés à titre gracieux ou si vous avez un bail locatif.

Ce qui signifie qu'il faut qu'un célibataire soit à la rue pour le percevoir dans son intégralité.

Et d'autre part, le RMI n'est consenti que si les revenus de votre conjoint(e) ne sont pas trop élevés autrement vous recevez 0 euros. (ce seuil n'est pas très élevé).

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0 # superuser 2008-01-18 15:34 La question du pouvoir d’achat des prestations et des minima sociaux est particulièremen t cruciale en ce début d’année 2008.

Chaque année, le gouvernement doit décider des revalorisations des prestations sociales et des minima sociaux. Depuis 1984, ceux-ci ne sont généralement revalorisés que du montant de l’inflation. Début 2008, la revalorisation a été particulièremen t peu généreuse : 1,6% pour le RMI ; 1,1% pour le minimum vieillesse et pour les retraites du régime général ; 1% pour les prestations familiales alors que l’inflation a été de 2,6% en glissement en 2007. En même temps, le gouvernement augmente de 3,4% le plafond de la Sécurité sociale, censé refléter la hausse moyenne des salaires. Peut-on justifier ce grand écart entre 3,4% et 1% ?

(…) La stagnation du pouvoir d’achat des prestations est une politique de long terme en France.

(…) Cette stagnation signifie que celles-ci diminuent constamment par rapport au revenu médian des ménages et donc par rapport au seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian. Certes, cette baisse est utile pour réduire la croissance des prestations sociales, pour réduire le déficit de la Sécurité sociale, mais est-elle socialement justifiée ?

• Les allocations familiales ont perdu 24,5% de leur valeur relative depuis 1984 et cette baisse continue. Les enfants coûtent-ils de moins en moins cher à élever ? Peut-on justifier que le niveau de vie des familles avec enfants baisse continuellement par rapport au niveau de vie des personnes sans enfants ? Il faudrait augmenter les allocations familiales de 33% pour qu’elles retrouvent leur niveau relatif de 1984.

• Au moment de sa création, le RMI valait 34,9% du revenu médian. En 2007, il n’en valait plus que 30%, soit une baisse relative de 14%. En 1990, un Rmiste, qui a droit à l’allocation logement, était légèrement au dessus du seuil de pauvreté à 50% (à 52% environ) ; il est maintenant nettement en dessous (à 45%).

• Enfin, le minimum vieillesse a subi une érosion similaire, passant de 52% du revenu médian en 1984 à 42,5% en 2007, soit une perte de 18% en niveau relatif. Augmenter le minimum vieillesse de 25% ne ferait que le ramener au niveau de 1984. En 2007, compte-tenu des allocations logement, un retraité au minimum vieillesse touchait environ 61,6% du revenu médian ; soit légèrement au dessus du seuil de pauvreté. Si le pouvoir d’achat du minimum vieillesse n’est pas augmenté, il passera en dessous du seuil de pauvreté en 2009. Cette forte augmentation du nombre de personnes âgées pauvres n’est guère compatible avec l’objectif proclamé de Martin Hirsch de faire baisser d’un tiers le taux de pauvreté en France. (…)

(Source : OFCE)
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