«Le groupe vit de salariés en bonne santé, motivés et performants», insiste Walter Scheurle, le directeur du personnel du groupe, l’un des plus grands employeurs au monde - 500.000 salariés dans 220 pays. Le message est clair : si la poste allemande se préoccupe tant de ses postiers, c’est avant tout pour des raisons économiques. Elle a commencé à s’intéresser au sujet voici dix ans, préoccupée par un taux d’absentéisme alors élevé : 8%. «S’intéresser à la santé des salariés devient encore plus important du fait de l’augmentation constante de l’âge moyen des salariés et de l’augmentation de la durée de vie au travail avec le recul de l’âge de la retraite», argumente la direction dans un communiqué.
En Allemagne, 50 médecins du travail et 170 responsables sécurité relaient, pour la Deutsche Post, les informations relatives à la santé. L’équipe est assistée d’un tableau de bord complexe : taux d’absentéisme, bien sûr, mais aussi des sondages menés auprès du personnel, ou développement de certains types de maladies. «Chaque mois, l’ensemble de la direction se voit remettre deux rapports sur le sujet. Chaque année, près de 5.000 programmes différents sont à l’œuvre au sein du groupe», insiste Andreas Tautz, le responsable de la santé rattaché au directoire : ergonomie, alimentation, campagnes de prévention contre le cancer ou l’infarctus... «Avoir un travail est en soi un facteur de santé, assure Andreas Tautz. Lorsqu’un salarié se porte mal, c’est souvent lié à un problème de motivation. Les risques d’infarctus, les problèmes de dos sont bien plus élevés chez ceux qui ont l’impression que leur travail n’est pas reconnu. La meilleure action de prévention est de signaler à un salarié qu’on apprécie son travail…»
Le responsable est catégorique : «Chaque euro investi dans la santé et la motivation suscite un retour sur investissement de 2,50 à 10 € !» La Deutsche Post a fait chuter son taux d’absentéisme à 5,1%. Reste que la poste pense encore trop en termes de bénéfices, surtout à la veille de la privatisation, si on en croit le syndicat Verdi, pour qui la principale source de stress des salariés est liée à la réduction constante des effectifs. Par souci de rentabilité.
(Source : Libération)
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