En juin 2001, l'agence publique prenait en charge 42% des allocataires du RMI. Six ans après, cette part s'est réduite de dix points, à 32%. Ce recul, plus marqué que celui du nombre global d'allocataires de ce minimum social, «doit être relié à la forte hausse des bénéficiaires de contrats aidés», indiquent les auteurs de l'étude, Jonathan Bougard et Danielle Gréco. En juin 2007, ils étaient près de 90.000 à profiter de ces emplois subventionnés, contre 77.500 un an avant.
Plus inquiétant, les formations qui leur sont proposées sont en net recul. Seules 36.000 leur ont été prescrites en 2006 contre 41.000 l'année précédente, ce qui confirme les difficultés des moins qualifiés à acquérir de nouvelles compétences.
«Ne pas alourdir les statistiques»
Hormis sur ce point, l'ANPE affirme avoir accru ses efforts en faveur de cette population depuis 2006. Trois quarts de ces chômeurs ont bénéficié des parcours personnalisés mis en place par l'ANPE début 2007. Ces efforts ne doivent pas faire illusion pour autant, car les sorties des listes de l'ANPE sont «davantage liées à des raisons administratives qu'à des mouvements sur le marché du travail», reconnaissent les auteurs. Pour les chômeurs RMIstes, le taux de reprise d'emploi n'excède pas 31,5% des sorties alors qu'il atteint 50% pour les autres. Leur pratique d'une activité réduite est aussi moins fréquente : en juin 2007, seul un allocataire du RMI sur cinq a travaillé pendant une courte période, contre deux sur cinq pour les autres.
La part des radiations y est, en revanche, beaucoup plus importante (5,1% des sorties contre 1,7%), tout comme les «défauts d'actualisation suivis d'une réinscription» (22% des sorties contre 12,6%). Parce que le RMI ne dépend pas de l'inscription au chômage, ses bénéficiaires ont une «relation plus distendue vis-à-vis des obligations administratives auxquelles sont soumis les demandeurs d'emploi», expliquent les auteurs. Il est également «probable», ajoutent-ils, que le durcissement des conditions d'indemnisation chômage depuis 2003 ait contribué à leur démotivation. En novembre, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, Martin Hirsch, haut commissaire aux Solidarités actives, allait même plus loin en assurant que «si la moitié seulement des allocataires du RMI [NDLR : en fait, 32%] sont inscrits à l'ANPE, c'est parce qu'on leur demande de ne pas s'y inscrire pour ne pas alourdir les statistiques». Il n'est «jamais question, pour eux, d'accompagnement professionnel», avait-il ajouté.
(Source : Les Echos)
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