C'est une manière de répondre à ses détracteurs et de montrer qu'il n'est pas le seul à avoir bénéficié de certains avantages locatifs. Jean-Paul Bolufer, l'ancien directeur de cabinet de la ministre du Logement Christine Boutin, a demandé une enquête auprès de la chambre régionale des comptes sur les conditions d'attribution des logements en Ile-de-France. «J'entends depuis hier en particulier beaucoup de donneurs de leçons et je pense à ces paroles de l'Evangile, "que celui qui n'a jamais pêché lui jette la première pierre". J'entends aussi beaucoup se taire, peut-être parce qu'ils se sentent trop concernés par cette question», a-t-il ajouté.
Si Jean-Paul Bolufer a quitté le ministère du Logement, il ne compte pas pour autant changer d'appartement. «Cette affaire est entre les mains de mon avocat. A ce stade, je n'ai aucune raison de le quitter», a-t-il affirmé. L'ex-bras droit de Christine Boutin a par ailleurs demandé au maire de Paris, Bertrand Delanoë, de «faire publier par la Régie immobilière de la ville de Paris (son bailleur) la liste de l'ensemble des appartements gérés par cette société, de leur superficie, de leur situation et leur loyer» et «éventuellement», selon son gré, de leurs occupants.
Ironie du sort, au moment de démissionner, Jean-Paul Bolufer venait de terminer un texte encadrant le montant des loyers en fonction des revenus des occupants. «Je viens moi-même de terminer un texte de sorte que (...) les loyers des logements qui sont gérés par des sociétés telles que la Régie immobilière de la ville de Paris (...), les loyers maîtrisés, soient fixés en fonction du niveau de ressources des personnes qui les occupent, naturellement, et de leur situation familiale», a-t-il lancé.
L'ancien directeur de cabinet de Christine Boutin a été contraint de démissionner suite à un article du Canard Enchaîné publié mercredi qui révélait qu'il occupe depuis 1981 un appartement de 190m2 au loyer très inférieur au prix du marché. Deux jours après ces révélations, Jean Paul Bolufer a été contraint à la démission. Jeudi matin, l'ancien directeur de cabinet a présenté sa démission qui a aussitôt été acceptée par la ministre. Christine Boutin a affirmé avoir pris la décision avec son collaborateur mercredi soir, tout en reconnaissant avoir eu des «échanges» avec Matignon et «un peu» avec l'Elysée. «Matignon a acté la décision qu'il fallait sans doute prendre», a-t-elle estimé, laissant entendre qu'elle avait eu du mal à s'y résoudre. «Ça n'a pas été une décision facile à prendre, mais l'intérêt général prime», a expliqué la ministre avant d'ajouter : «Le travail continue».
(Source : Le Figaro)
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