Décidé à accélérer les réformes, le gouvernement n'entend pas se laisser dicter son calendrier par les partenaires sociaux qui pâtissent, depuis un mois, des luttes de pouvoir au sein du patronat. Christine Lagarde, qui pilote les réformes de l'assurance-chômage et de la formation professionnelle, compte ainsi mener plusieurs concertations dans les délais impartis par Nicolas Sarkozy.
Accompagnée de son nouveau secrétaire à l'Emploi Laurent Wauquiez, la ministre de l'Economie et de l'Emploi convie les leaders syndicaux et patronaux à débattre de la réforme de l'assurance-chômage à la mi-avril. Si tous les agendas concordent, le rendez-vous aura lieu le 17. Cette conférence doit permettre de redéfinir le rôle des partenaires sociaux et de l'Etat dans l'accompagnement des chômeurs, moins de la moitié d'entre eux (47,5%) étant indemnisés par l'Assedic. Elle risque aussi d'accroître la pression sur le Medef, qui n'exclut pas de reporter la négociation Unedic de plusieurs mois, faute de trouver une issue rapide à la question des mandats patronaux.
Réformer la formation professionnelle
La formation professionnelle fera, elle aussi, l'objet d'une grande conférence à Bercy, fin mai. Réunis au conseil d'orientation pour l'emploi (COE), les syndicats et le patronat doivent élaborer des propositions, aujourd'hui et jeudi, pour les soumettre au gouvernement sous forme de rapport le 3 avril prochain. Ils devront mener une négociation en bonne et due forme, au deuxième semestre, pour qu'un projet de loi soit voté avant la fin de l'année, a indiqué Nicolas Sarkozy la semaine dernière. «L'objectif est de centrer la formation professionnelle sur ceux qui en ont le plus besoin», a-t-il précisé.
Dans la première partie de son rapport déjà finalisée, le COE montre combien c'est loin d'être le cas. L'accès à la formation est très inégalitaire, reconnaissent les partenaires sociaux. A titre d'exemple, le taux d'accès des salariés issus de l'enseignement supérieur est trois fois plus élevé que celui des non-diplômés. Les cadres et professions intellectuelles se forment, elles aussi, trois fois plus que les ouvriers. La formation est aussi très inégalement répartie selon la taille des entreprises. Le taux d'accès est de 13% dans les TPE, contre 22% dans les entreprises de 10 à 50 salariés et 40% pour l'ensemble des entreprises.
Conclu en septembre 2003, l'accord sur la formation professionnelle a pourtant permis quelques progrès, selon la première mouture du rapport : en 2007, plus de 150.000 contrats de professionnalisation ont été conclus au profit des jeunes, et plus de 25.000 ont été accordés aux adultes. C'est mieux que toutes les années précédentes. Mais les formations sont rarement qualifiantes : elles ne concernent que 1% des salariés en France, contre 13% en Suède et 9% au Royaume-Uni.
(Source : Les Echos)
=> DERNIÈRE MINUTE : la conférence Etat-partenaires sociaux qui devra traiter de la fusion ANPE-Assedic, de la réforme de la formation professionnelle et de l'évolution du régime d'indemnisation du chômage est reportée au 6 mai => LIRE ICI…
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