L’ancien PDG de Smoby risque dix ans de prison et 750.000 € d’amende, selon le procureur adjoint de Nancy. Suspecté de détournement de fonds au sein de Smoby-Majorette, Jean-Christophe Breuil doit répondre d’une série de chefs d’inculpations : abus de biens sociaux et complicité d'abus de biens sociaux, recel d'abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée d'abus de biens sociaux, publication ou présentation de bilan inexact, corruption de personnes n'exerçant pas de fonction publique, et enfin, faux et usage de faux. Cette liste a été dressée par le juge d’instruction Hervé Korsec, qui a mis l’ancien patron en examen jeudi. Les avocats de Jean-Christophe Breuil ont ensuite indiqué dans la soirée que leur client avait été incarcéré.
Une information judiciaire avait été ouverte le 11 juillet dernier à Lons-le-Saunier, dans le Jura. A la mi-octobre, l’ancien patron de Smoby avait démenti avoir fait disparaître des fonds du fabricant de jouet via des sociétés écrans en Asie. Désormais, «certains faits de malversation sont reconnus, même s'il y a des contestations sur leur montant», a souligné le procureur adjoint de Nancy. Selon ses estimations, «plusieurs millions d’euros» auraient été sortis des caisses.
Il a perdu la confiance de ses partenaires
Pas moins de 18 cartes de crédit étaient utilisées chez Smoby. L’ancien patron assure qu’elles étaient réservées à l’usage des 70 cadres du fabricant de jouet. Les enquêteurs portent surtout leur attention sur Effective Label, une société basée aux Caraïbes qui achetait des jouets en Chine pour les revendre à Smoby, prenant à l’occasion une commission de 6%. Et cette entreprise, créée par Jean-Christophe Breuil en 1999, n’étaient pas mentionnée dans les comptes du groupe.
L’incarcération du petit fils du fondateur de Smoby apparaît comme l’épilogue d’un échec. Parachuté à la tête du groupe le 4 février 1993 après le décès brutal de son père, le jeune patron avait peu à peu perdu la confiance de ses fournisseurs et de son principal créancier. Deutsche Bank a en effet demandé le départ de Jean-Christophe Breuil avant d’étudier toute solution de rachat. Mais le patron est parvenu à se maintenir grâce au placement du groupe sous une procédure de sauvegarde, puis par le choix de l’Américain MGA comme repreneur. Mais le sauveteur a fait défaut. Empêtrée dans 277 millions d’euros de dettes, la société a été placée en redressement judiciaire en octobre dernier avant d’être acquise par son homologue allemand Simba au début du mois. Le repreneur entend se séparer de la moitié des salariés du groupe.
(Source : Le Figaro)
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