«Dans les prochains jours, le gouvernement présentera un texte qui permettra de tirer les conclusions du refus de deux emplois raisonnables», a déclaré mardi à l'attention de ces fainéants de chômeurs (consanguins ou non) l'homme qui s'est auto-augmenté de 172% alors que 15% des salariés stagnent au Smic, et qui a fait voter une loi qui restitue quelque 15 milliards d'argent public aux Français les plus aisés. Il a rappelé au passage que les dépenses sociales «ne peuvent continuer ainsi à alimenter le déficit et la dette» : pourtant, avec des salaires confortables et une réelle sécurisation de leurs parcours professionnels, ces hommes qui nous gouvernent et osent nous dire que «les caisses sont vides» sont les premiers à se prémunir de la précarité, si naturelle pour Laurence Parisot...
«Transmettre à nos enfants la facture de nos dépenses de santé et de retraite via la dette, c'est profondément immoral», a-t-il prétexté. Quand on pense aux Français de plus en plus nombreux qui renoncent à se soigner ou aux 575 futurs chômeurs de l'aciérie de Gandrange dont les 41 annuités de cotisation sont compromises, à l'aune des 7,5 milliards d'euros de bénéfice d'ArcelorMittal ou des magouilles des dirigeants de l'UIMM ou d'EADS qui s'en mettent plein les poches sur le dos de ceux qu'ils sacrifient au bon soin de la collectivité, on se demande qui est le plus immoral !!!
Elles étaient «valables» ou «acceptables», les voici maintenant «raisonnables», ces fameuses «deux offres d'emplois» que l'ANPE est bien incapable de nous proposer, et ce sans qu'aucune définition précise n'ait toujours été établie pour justifier des sanctions «plus efficaces, plus fermes et plus justes». A cette fin, le 3 janvier, le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez, devenu depuis secrétaire d'Etat à l'Emploi, avait dit qu'il serait élaboré «un travail en commun [...] avec les partenaires sociaux» : on attend toujours ! Oseront-ils voter un tel dispositif sans même les consulter ?
On remarque le glissement sémantique qui ôte à ces offres - passées de «valables» à «raisonnables» - tout contenu règlementé. Sans compter que la menace de radiation fonctionne déjà très bien quand il s'agit de contraindre des chômeurs à accepter des offres particulièrement inacceptables.
Quant à l'antienne mainte fois ressassée des «500.000 emplois non pourvus», on sait que non seulement ils relèvent d’un calcul pour le moins approximatif, mais qu'ils concernent des secteurs où les employeurs n'ont cure de garder leur personnel... A l'heure où les postes qu'on détruit sont ceux de qualité tandis que ceux que l'on créé sont majoritairement indignes, tout est bon pour nous vendre le «plein emploi précaire»...
C'est donc de pied ferme que nous attendons ce texte dont l'annonce ne redorera pas le blason d'un président qui, soignant les riches et saignant les autres, n'inspire plus confiance à grand monde.
=> DERNIÈRE MINUTE : on apprend que le sujet des sanctions pour les chômeurs refusant deux offres «raisonnables» d'emploi sera «discuté» avec les partenaires sociaux le 6 mai. Affaire à suivre…
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