«C’est la loi française qui nous oblige à cela. Suggérer le reclassement, c'est obligatoire», explique le DRH du groupe italien Sinterama, dont STAF est une filiale. «Nous n’avons pas d’emploi à proposer dans le groupe en Europe. Et il y a des licenciements en Italie. Ce n'est pas beaucoup d'argent, mais ce sont les seuls pays où on peut les envoyer.»
L'usine produit des fils de polyester teinté pour tissus d’ameublement et emploie 34 salariés, qui sont tous consternés : «Nos patrons savent pertinemment que personne ne va accepter d'être reclassé aussi loin pour quelques centaines d'euros», dénonce l'un d'eux. Bien qu'ils aient jusqu’au 15 avril pour donner leur réponse, les sept sacrifiés économiques ont demandé leur solde de tout compte, qu'ils percevront le 25… avant de s'inscrire aux Assedic. Pourtant, en 2007, il était prévu d'embaucher 30 personnes et «on nous avait dit que le site allait s’agrandir. Tout le monde y croyait. Les nouvelles machines sont arrivées. Aujourd’hui, elles sont toujours en stock et nous, on attend toujours», rappelle le délégué du personnel.
Le maire communiste d’une commune voisine a demandé au Conseil général de récupérer les aides publiques versées à STAF : «J’ai cru que c’était un poisson d’avril», a-t-il dit en apprenant la nouvelle. Même les élus locaux du Front national s'insurgent et exigent le remboursement immédiat des 170.743 € de subventions versées à cette entreprise en 2004 par le Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Hélas, «on ne peut pas, a répondu le vice-président (PS) du Conseil régional chargé des affaires économiques, car l’entreprise est comptable pour cinq ans. C’est une règle de droit.» Ainsi va la «mondialisation», qui n'est pas «heureuse» pour tout le monde...
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Commentaires
Ils n'ont vraiment «pas de chance» (pour reprendre l'expression formulée par la très chic Sophie de Menthon dimanche à Ripostes, en réaction au témoignage de Superuser…), ces Ch’tis ! Ils étaient déjà pédophiles à cause d'Outreau, les voilà une fois de plus condamnés au chômage, un truc devenu congénital dans leur région, et qui est en passe de l'être dans toute la France !
Vive l'économie de marché, vive la mondialisation !
Vive la consanguinité économique ! Répondre | Répondre avec citation |
Ah, la loi est vraiment méchante! Obliger de "suggérer" le reclassement quand on met la clé sous la porte après avoir encaissé des subventions, c'est vilain. Pour trouver des emplois à 315 euros brut, il n'aurait pourtant pas fallu aller si loin. Avec un peu de "bonne volonté", le DRH de Sinterama aurait pu trouver ce type de contrat en France sans problèmes. Des temps très partiels, il y en a. Le "service à la personne", c'est très à la mode en ce moment. Ce monsieur, il n'avait vraiment pas envie de passer du temps pour ses licenciés. Répondre | Répondre avec citation |
Licenciés pour avoir refusé un travail à 300 euros au Brésil ou en Turquie
Hier matin, les sept salariés concernés attendaient leurs entretiens préalables au licenciement.
Des reclassements au Brésil ou en Turquie pour 300 euros mensuels… L’anecdote a fait le tour du pays.
Mais à Hénin, elle s’accompagne de cette sentence : ça ou rien. Hier, les salariés de la teinturerie STAF concernés par ces « propositions indécentes » attendaient, banderoles en main, de passer leur grand oral : l’entretien préalable au licenciement. Ambiance …
Suite et Source : La Voix du Nord Répondre | Répondre avec citation |
Après leur avoir proposé un reclassement en Turquie ou au Brésil, début avril, le groupe italien a chiffré leurs indemnités avant-hier : «3.000 euros pour cinq ans de travail, c'est trop peu», s'indigne Alain Leclerq, l'un des ouvriers concernés. Après avoir évoqué la somme de 5.000 euros, ils comptent demander jusqu'à 25.000 euros de dédommagement au tribunal. Ils ont reçu mardi le soutien du Conseil régional.
(Source : 20 Minutes) Répondre | Répondre avec citation |