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Quand il ne donne pas la mort, l'excès de stress se transforme en démotivation, avec un surplus d'absentéisme [1] et d'accidents du travail, une dégradation générale de la productivité et, en dernier lieu, finit par porter atteinte à l'image même de l'entreprise.
Obstination patronale
Comme d'habitude, le patronat français pinaille sur le bien-être de ses salariés, qu'il considère comme du bétail, refusant d'y voir son propre intérêt : on l'a déjà constaté lors des dernières négociations sur la pénibilité où il a outrageusement nié des évidences, à en choquer le brave Xavier Bertrand ! Pour le stress au travail, fidèle à ses principes, il réfute toute responsabilité et tend à individualiser le phénomène en l'attribuant plus volontiers aux "problèmes personnels" des salariés ainsi qu'à leur capacité de résistance (les femmes étant, bien sûr, considérées comme plus "fragiles"…), tandis que les syndicats pointent ses sources collectives - management, organisation du travail - et la difficulté grandissante de concilier vie familiale et vie professionnelle, notamment pour les femmes (d'où leur "fragilité").
Les syndicats souhaitent aller plus loin que l'accord-cadre européen de 2004. Ils proposent que la négociation intègre la transcription d'un autre accord européen signé en avril 2007 sur le harcèlement et la violence au travail, ainsi que l'instauration d'un droit d'alerte pour les salariés. Ils souhaitent également mettre sur la table cet autre facteur de stress qu'est la non-conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Comme d'habitude, les réunions ont lieu au siège du Medef, avenue Bosquet (à Montreuil pour la CGT ou à Belleville pour la CFDT, ce n'est pas assez "chic") et s'articulent sur la base de textes élaborés par le patronat (jamais l'inverse !). Les trois prochaines séances auront lieu les 5 mai, 4 juin et 2 juillet.
[1] Paradoxale est l'attitude du gouvernement qui, d'un côté, met la pression aux partenaires sociaux sur cette négociation, et de l'autre n'hésite pas à faire également pression sur l'assurance-maladie afin qu'elle amplifie ses contrôles sur les arrêts de travail des salariés, constamment suspectés d'escroquerie ou de paresse => LIRE ICI…
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Commentaires
LE CHÔMAGE EST AU CŒUR DES PROBLÈMES.
Il est à l'origine du déficit de cotisations de notre protection sociale.
Outil de compétitivité des entreprises qui ont appris à économiser sur leur masse salariale en cultivant le sous-effectif, il est à l'origine du chantage fait aux employés sur leurs rémunérations et leurs conditions de travail. A la pression professionnelle s'ajoute la peur et la honte de devenir chômeur ou RMIste. Pour ne pas perdre son boulot, on se tait, on subit, et on stresse en silence.
(Et on en vient à haïr ceux qui sont privés d'emploi…) Répondre | Répondre avec citation |
«Le stress est un état accompagné de plaintes ou de dysfonctionneme nts physiques, psychologiques ou sociaux, et qui résulte du fait que les individus se sentent inaptes à combler un écart avec les exigences ou les attentes les concernant.»
«L'identification d'un problème de stress au travail doit passer par une analyse de facteurs tels que l'organisation et les processus de travail (…), les conditions de l'environnement de travail (…), la communication (…) et les facteurs subjectifs (…). Lorsqu'un problème de stress au travail est identifié, une action doit être entreprise pour le prévenir, l'éliminer ou le réduire. La responsabilité de déterminer les mesures appropriées incombe à l'employeur. Ces mesures seront mises en œuvre avec la participation et la collaboration des travailleurs et/ou de leurs représentants.»
(Source : Les Echos) Répondre | Répondre avec citation |