«Il faut une politique vigoureuse en faveur de l'emploi des seniors. L'accord de 2005 des partenaires sociaux était beaucoup plus modeste que ce que nous envisageons, dans une échelle de 1 à 10.» Selon l'Elysée, le déplacement de Nicolas Sarkozy aujourd'hui dans le Gard doit marquer le volontarisme présidentiel sur un sujet placé au cœur de la deuxième étape de la réforme des retraites.
Le chef de l'Etat va préciser les annonces faites aux partenaires sociaux la semaine dernière, au premier rang desquelles les modalités de suppression de la dispense de recherche d'emploi pour les salariés de plus de 57 ans et demi. Si les quelque 400.000 bénéficiaires actuels ne seront pas touchés, l'âge ouvrant droit à la DRE sera relevé à 58 ans début 2009, puis à 58,5 ans en 2010 jusqu'à atteindre 60 ans d'ici à 2013, ce qui signera l'extinction complète du dispositif. Les seniors se verront donc soumis aux mêmes règles que les autres salariés sur l’"offre raisonnable d'emploi".
«La DRE, c'est un système de préretraite financé par l'Unedic, justifie-t-on à l'Elysée. On vous oublie, l'ANPE ne propose rien. Dorénavant, le service public de l'emploi devra trouver des emplois aux seniors qui correspondent à leurs compétences.»
Pression sur les entreprises
Les autres volets sur lesquels Nicolas Sarkozy entend insister sont les incitations à destination des salariés pour qu'ils prolongent leur activité : relèvement de 3% à 5% de la surcote, libéralisation totale des règles de cumul d'un emploi et d'une retraite pour les salariés de plus de 65 ans et pour ceux ayant suffisamment cotisé.
Enfin, et surtout, le chef de l'Etat veut mettre la pression sur les entreprises en réaffirmant que les employeurs qui ne concluront pas d'accord social comprenant des objectifs chiffrés de progression de l'emploi des seniors d'ici à fin 2009 devront payer une cotisation additionnelle de retraite. «Le taux n'est volontairement pas fixé à l'avance car c'est plus dissuasif. Ce n'est pas du tout du bonus-malus, mais un système où les entreprises ont une obligation à respecter», affirme l'Elysée, qui attend des partenaires sociaux des propositions d'«enrichissement» : possibilité de négocier les accords au niveau des branches, taille des entreprises concernées, etc. «Si nous avions des résultats dans les entreprises de plus de 50 salariés, ce serait déjà un éblouissant succès», glisse-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat.
Nicolas Sarkozy se réserve par ailleurs aujourd'hui l'annonce du coup de pouce pour les retraites au 1er septembre devant permettre de compenser une inflation plus élevée que prévu. Après une hausse de 1,1% au 1er janvier, les pensions devraient être revalorisées de l'ordre de 0,8% à la rentrée.
(Source : Les Echos)
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