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Accueil La revue de presse L'Allemagne se paupérise aussi

L'Allemagne se paupérise aussi

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En Allemagne, le pouvoir d’achat stagne, sauf pour les élites… Les salaires des patrons progressent de façon explosive et, en trois ans, les émoluments des membres du Bundestag ont progressé de 16%.

Et une nouvelle hausse des revenus des parlementaires, la seconde en quelques mois, est à l’étude. Sauf que cette fois, c’en est trop pour l’opinion publique. Inquiets de leur impopularité croissante, une poignée de députés sociaux-démocrates et de l’opposition s’apprêtent à voter contre la hausse de leurs propres salaires !

Ecart. Selon une nouvelle étude de la Deutsche Bank, le pouvoir d’achat des Allemands a reculé de 3,7% ces cinq dernières années. Et l’écart entre privilégiés et bas revenus ne cesse de se creuser, au détriment des classes moyennes. Selon l’institut DIW de Berlin, celles-ci ne représentent que 54,1% de la population aujourd’hui contre 62,3% en 2000. La part des «riches» (qui vivent avec plus de 24.000 € par personne et par an) est passée en huit ans de 18,8% à 20,5% de la population. Durant la même période, la proportion des «pauvres» (moins de 11.200 € par an) est passée de 18,9% à 25,4%. «En Europe, seules la Pologne et la Hongrie ont connu une aggravation plus forte des inégalités sociales», s’alarme l’OCDE.

La croissance, estiment les chercheurs de l’institut IMK, proche des syndicats, ne profite qu’à ceux qui possèdent un capital, qu’ils soient entrepreneurs, à leur compte ou actionnaires. Ces personnes «utilisent la conjoncture comme un moyen de redistribution massive de la richesse à leur profit».

Dans le même temps, les entreprises annonçaient de massives suppressions d’emplois (8.000 postes chez BMW, 7.000 chez Siemens, 6.000 chez Henkel, 8.000 chez Nokia, etc…) et de copieuses augmentations de salaires pour les membres des conseils d’administration.

Scepticisme. «J’observe un certain scepticisme de l’opinion publique vis-à-vis du système économique allemand», s’est récemment inquiété Angela Merkel. Car en bas de l’échelle, 600.000 Allemands vivent du travail intérimaire et plus d’un salarié sur 10 d’un CDD. 1,2 million de salariés gagnent tellement peu qu’ils ne pourraient vivre sans les indemnités complémentaires que leur verse l’agence fédérale pour l’emploi. Plus inquiétant, pour le DIW : «Une fois en bas de l’échelle sociale, il est devenu presque impossible de remonter». Dans ce contexte, la presse populaire appelle les députés à saisir l’occasion qui leur est présentée de voter contre leurs propres augmentations de salaires.

(Source : Libération)

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Mis à jour ( Samedi, 10 Mai 2008 16:37 )  

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