La dispense de recherche d'emploi — qui est en réalité une dispense de pointage mensuel et de contrôle de recherche, non une exemption — doit progressivement disparaître à partir de l'année prochaine jusqu'à extinction complète du dispositif en 2013. Si les quelque 383.000 bénéficiaires actuels, exclus des statistiques officielles, ne seront pas touchés (seuls les nouveaux y passeront, ce qui vaudra mieux pour les chiffres du chômage), l'âge ouvrant droit à la DRE sera relevé à 58 ans début 2009, puis à 58,5 ans en 2010, etc… jusqu'à atteindre 60 ans d'ici à 2013. A partir du 1er janvier prochain, sauf dérogation particulière, les «seniors» concernés se verront donc soumis aux mêmes règles que les autres demandeurs d'emploi sur l’«offre raisonnable» et ses sanctions assorties en cas de refus, dont le projet de loi doit être examiné à partir du 23 juin par le Sénat puis débattu par l'Assemblée nationale.
Tant que la loi n'est pas adoptée, la DRE continue à s'appliquer et les procédures demeurent inchangées. L’Assedic la propose automatiquement aux demandeurs d'emploi en AER, quel que soit leur âge, et à ceux de + de 57,5 ans qui perçoivent l'ARE en leur adressant un formulaire à remplir. Quant à ceux qui ont 55 ans révolus, sont en ASS ou totalisent 160 trimestres validés, ils doivent en faire la demande à leur ANPE : le conseiller va alors saisir un module d'entretien spécifique, en remettre un exemplaire à l'intéressé et un autre au directeur d'agence avec la copie du relevé CRAM. Ensuite, c'est le directeur d'agence qui saisit la dispense.
Or il semble que des conseillers ANPE, aussi ignorants que zélés, fassent obstruction aux demandes des chômeurs de plus de 55 ans qui remplissent les conditions : «Manque d'information», «Pas de consigne», «On attend les directives», leur dit-on pour ne pas accéder à leur requête. Face à cette attitude, il ne faut surtout pas se laisser intimider : la loi n'est pas votée, et sa date d'application n'est prévue qu'au 1er janvier prochain. D'ici là, la DRE reste en vigueur.
D'autres agences, submergées par le suivi mensuel personnalisé (SMP) mis en place depuis 2006, conscientes de l'absurdité de cette mesure qui ne résoudra pas le problème de discrimination que subissent les seniors sur le marché du travail, écœurées du traitement de plus en plus inique qu'on réserve aux chômeurs, font le contraire : dès qu'elles repèrent des usagers qui rentrent dans ce cadre, elles prennent les devants en leur proposant d'enclencher le dispositif avant sa disparition.
Qu'on se le dise : la DRE n'est pas encore enterrée, et il faut faire valoir ses droits !
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