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ACDC dénonce les méthodes de l'INSEE

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Alors que le Conseil national de l'information statistique (CNIS) s'apprête à rendre publiques, mercredi, les conclusions de son groupe de travail sur les statistiques sociales — chômage, emploi et précarité —, le collectif Les autres chiffres du chômage (ACDC) a dénoncé, mardi 10 juin, la manipulation des données sur l'emploi.

Depuis sa création en décembre 2006, ce collectif d'associations et de syndicats remet en cause la définition du taux de chômage selon l'ANPE, qui ne prend en compte que la catégorie 1 des demandeurs d'emplois inscrits à l'ANPE, soit "moins de la moitié des demandeurs d'emplois".

En septembre 2007, l'Etat a décidé que les statistiques officielles du chômage seraient celles de l'INSEE. L'Institut national de la statistique a arrêté de publier les chiffres mensuels du chômage selon la définition du Bureau international du travail (BIT) pour ne publier que des statistiques trimestrielles tirées de son enquête sur l'emploi. Seul défaut de cette nouvelle méthodologie, selon ACDC : l'INSEE ne considère pas comme chômeurs les personnes qui maintiennent leur inscription à l'ANPE mais ne signalent pas d'autres démarches actives de recherche d'emplois. "Exclure ces personnes a permis à l'INSEE de faire baisser d'un point le taux de chômage", souligne Thomas Coutrot, statisticien à la DARES et membre d'ACDC.

Le problème, selon le collectif, est désormais la mesure de la précarité de l'emploi, davantage que celle du taux de chômage. "Le 5 juin, l'INSEE a modifié le mode de calcul du taux de sous-emploi", qui indique la proportion de personnes à temps partiel voulant travailler davantage. Ce taux, qui augmentait régulièrement depuis 2003, est brutalement passé de 5,6% au dernier trimestre 2007 à 4,4% au premier trimestre 2008. ACDC soupçonne un simple changement de formulation dans le questionnaire de l'INSEE d'être à l'origine de cette baisse.

En prenant part au groupe de travail du CNIS sur les statistiques sociales, ACDC a avancé quelques propositions pour affiner la mesure de la précarité en France. ACDC a également proposé de publier des données régulières sur les salariés travaillant dans des conditions néfastes pour la santé. Mais cette suggestion n'a été que partiellement approuvée par le CNIS, qui l'a restreinte à la publication de statistiques sur les salariés travaillant la nuit, le week-end ou plus de 45 heures par semaine.

ACDC est donc "doublement déçu" de sa participation au groupe de travail du CNIS : "D’une part, parce que nos propositions sur les bas salaires et sur l'emploi inadéquat n'ont pas été retenues, et d'autre part, parce que l'INSEE ne tient aucun compte des travaux du CNIS et procède à des changements de méthodologie sans prévenir ceux qui doivent remettre des recommandations sur ces sujets". C'est en lisant la presse que les membres du groupe de travail ont ainsi appris, la semaine dernière, que l'INSEE avait modifié sa méthode de calcul du taux de sous-emploi. "On se demande bien à quoi sert le CNIS quand l'INSEE procède de cette façon, sans consulter personne."

De la présentation, mercredi, du rapport du groupe de travail sur les statistiques sociales, Thomas Coutrot attend que le CNIS réponde à l'attitude "désinvolte" de l'INSEE et ouvre le débat sur la précision des données sur le chômage et la précarité de l'emploi.

(Source : Le Monde)

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Mis à jour ( Samedi, 28 Juillet 2012 05:29 )  

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