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Et il est déplorable que ces données précieuses soient publiées, comme par hasard, en pleine période estivale...
Temps de travail. La droite ultralibérale s'est toujours évertuée à faire passer les Français pour des fainéants qui en font moins que leurs voisins. Or, en réalité, la durée moyenne de travail hebdomadaire de nos salariés à temps plein est de 41 heures, un chiffre stable… depuis 2003 ! Preuve est faite que la réforme des 35 heures, votée dans l'urgence le 23 juillet dernier, relevait plus de l'imposture idéologique que de la nécessité.
Dans le détail, ce sont les agriculteurs qui travaillent le plus (59 heures) devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (55), les cadres et professions intellectuelles (44). Les techniciens déclarent 39,3 heures, les employés 38,2 heures et les ouvriers 37,8 heures.
Tous emplois confondus (temps plein + temps partiel), on n'atteint même pas le niveau légal puisque la moyenne nationale est de 37,9 heures, soit l'exacte moyenne européenne de 2006 !
Montée du temps partiel. Alors qu'on ment aux Français avec le «travailler plus pour gagner plus», cette forme d'emploi progresse et concerne aujourd’hui 17,2% des salariés dont un tiers avoue le subir, tandis que 82% de ces postes sont occupés par des femmes. La durée moyenne de travail ainsi déclarée est de 23,1 heures par semaine.
Montée de la précarité. L'INSEE confirme la hausse des formes précaires d’emploi comme l’intérim, les stages, les CDD ou les contrats aidés qui représentent 12% de l’emploi soit plus de 3 millions de travailleurs, dont beaucoup de jeunes, considérés comme une «variable d'ajustement».
Chômage. Il touche inégalement les Français selon leur âge, leur sexe et leur niveau de diplôme. Ses principales victimes sont les 15-24 ans (19,3%), les non-diplômés (13,2%), les ouvriers (9,9% pour les hommes, 16,5% pour les femmes), les femmes (8,5% contre 7,4% pour les hommes) et les plus de 50 ans (17% des chômeurs, dont 60,5% sont sur le carreau depuis au moins 1 an). Avec un taux de chômage à 5,2%, les Bac+2 ont les faveurs des recruteurs tandis que les cadres (3,3%) sont en situation de plein-emploi.
En 2007, la France comptait 27,8 millions d’actifs dont 2,2 millions de chômeurs — ce qui donne un taux de 8% hors DOM —, soit 25,6 millions de personnes au travail. L'INSEE note que la baisse du chômage s'effectue au prix de la dégradation de la qualité de l'emploi (avec quasiment 20% de sous-emploi précaire), une tendance lourde du marché du travail.
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Commentaires
Le travail à domicile n'est plus une exception. En 2007, plus du cinquième des personnes en emploi ont travaillé depuis chez elles, de manière habituelle ou occasionnelle, révèle l'enquête «Emploi» publiée par l'Insee hier. Sans surprise, les professeurs, instituteurs et assistantes maternelles sont 80% dans ce cas. C'est également le lot de 40% des cadres, «nombreux à travailler le soir», indique l'Insee, et de plus en plus accessibles par téléphone portable ou par Internet.
Le fait de travailler le week-end est, lui aussi, répandu : plus d'une personne sur deux travaille le samedi, et une sur trois le dimanche.
(Source : Les Echos) Répondre | Répondre avec citation |
Des témoignages de jeunes diplômés à lire dans Le Monde… Répondre | Répondre avec citation |
Les salariés âgés sont moins frappés par le chômage que l’ensemble de la population, mais ils ont plus de chances d’y rester : voilà l’un des enseignements de l’enquête emploi publiée hier. Pour un taux de chômage de 8% de la population active en France, les plus de 50 ans présentent un taux de 5,4% (contre 19,3% pour les 15-24 ans). Mais parmi les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans, 60,5% sont « chômeurs longue durée », c’est-à-dire sans emploi depuis plus d’un an, dont 38,3 % depuis plus de deux ans.
Ces taux sont bien supérieurs à la population totale des chômeurs où 40,4% des individus ont plus d’un an d’ancienneté dans le chômage, et 21,5% de plus de deux ans. «De fait, les entreprises recrutent peu de salariés ayant dépassé la cinquantaine, analyse l’INSEE. En 2007, les plus de 50 ans ne représentent que 7% des personnes ayant moins d’un an d’ancienneté chez leur employeur», alors qu’ils constituent 25% des personnes en emploi. Autrement dit, les salariés fraîchement embauchés sont rarement des «seniors».
Ces données laissent entrevoir les dégâts que va produire la suppression de la «dispense de recherche d’emploi» pour les chômeurs âgés, inscrite dans la loi sur les «droits et devoirs de demandeurs d’emploi» publiée samedi dernier. Instaurée en 1984 et étendue en 1999, cette dispense permettait à un chômeur âgé de ne plus apporter à l’ANPE les preuves de sa recherche d’emploi, ce qui ne signifiait pas qu’il arrêtait de chercher. La DRE était proposée à partir de 57 ans et demi aux chômeurs indemnisés par les Assedic, et de 55 ans pour les chômeurs touchant l’ASS. Elle concerne actuellement 400.000 personnes environ. Le gouvernement a prévu de reculer progressivement l’âge d’accès au dispositif. Pour les chômeurs touchant les Assedic, l’âge d’accès sera porté à 58 ans en 2009, 59 ans en 2010 et 60 ans en 2011. Pour les allocataires de l’ASS, il sera de 56 ans et demi en 2009, 58 ans en 2010, 60 ans en 2011. En 2012, le dispositif sera fermé. Toutefois, les chômeurs déjà dispensés à cette date le resteront.
D’après le gouvernement, il s’agit là de favoriser le retour à l’emploi des seniors, comme si leur chômage s’expliquait par la liberté qui leur est laissée. En parallèle, aucun effort n’est demandé aux entreprises qui continueront à préférer la main-d’œuvre jeune.
Dans ces conditions, la suppression de la DRE va simplement augmenter les difficultés des chômeurs âgés. Ils n’auront pas plus de chances de trouver un emploi, mais en revanche ils seront contrôlés par l’ANPE et pourront se voir infliger une suppression de deux mois d’allocation au bout de deux refus d’offre raisonnable d’emploi. Les chômeurs en DRE ont déjà de faibles revenus : anciens employés ou ouvriers pour la plupart, ils sont 75% à toucher moins de 1.050 € par mois, d’après une étude du ministère de l’Emploi.
Fanny Doumayrou pour L'Humanité Répondre | Répondre avec citation |
Pas l’once d’une atténuation en 2007 : sur le marché du travail, les femmes restent de loin la catégorie la plus discriminée. On savait déjà que, pour trouver un emploi en France, mieux valait se prénommer Jean que Jeanne. L’INSEE nous le confirme dans son étude, au regard de l’année dernière.
Dernières embauchées, premières licenciées. «À tous les âges, il y a proportionnelle ment plus de chômeuses que de chômeurs, mais c’est entre 25 et 49 ans que les écarts sont les plus marqués (8,1% contre 6,6%)», affirment les auteurs de l’enquête François Chevalier, Isabelle Macario-Rat et Anne Mansuy. Au total, sur les 2.215.000 personnes qui se déclarent au chômage, 1.121.000 sont de sexe féminin.
Mais des disparités plus évidentes apparaissent en fonction de la catégorie socioprofession nelle. Ainsi, 16% des ouvrières n’ont pas d’emploi contre 9,5% des ouvriers alors que, dans les professions intermédiaires, les différences sont beaucoup moins importantes. Le niveau de diplôme n’y est malheureusement pas anodin : 22,7% des chômeuses ont arrêté leur parcours scolaire après un brevet des collèges ou un CAP. Or, pour celles qui arrivent à surmonter ce premier obstacle du mauvais sort des statistiques qu’est l’ANPE, les embûches sont encore nombreuses sur la route qui mène à un emploi stable et sécurisé, égal à leurs compères masculins.
Hommes et femmes n’occupent pas les mêmes postes. «Près de la moitié des femmes sont employées, contre seulement 13% des hommes ; (…) au sein des professions intermédiaires, les femmes sont plutôt infirmières, institutrices ou cadres B de l’administratio n tandis que les hommes sont plutôt contremaîtres, agents de maîtrise ou techniciens», révèle l’étude de l’INSEE. Quant à la catégorie des cadres, les femmes restent encore sous-représentées : 13% d’entre elles ont un poste à responsabilité contre 18% chez les hommes. Même dans les secteurs d’activité dits très «féminisés» que sont l’éducation, la santé et l’action sociale, les femmes se maintiennent à des postes de qualification intermédiaire.
Enfin, reste la plus emblématique des inégalités entre sexes dans le monde du travail : le temps partiel (très répandu parmi les employés). Plus de 82% des emplois à la durée hebdomadaire incomplète restent occupés par des femmes. Pourtant seulement 29% d’entre elles souhaitent travailler plus (36% pour les hommes), selon l’INSEE. Même parmi les travailleuses de 25 à 49 ans, la proportion de femmes qui se déclarent en sous-emploi ne dépasserait pas 30,7%. Des pourcentages qui pourraient trouver une explication dans la modification du questionnaire de l’INSEE, dénoncée en juin par le collectif Autres Chiffres Du Chômage : «Les enquêteurs ne demandent plus au salarié s’il souhaite travailler plus, mais s’il aurait souhaité travailler plus la semaine dernière». Comme les salariés ont organisé leur vie personnelle, en particulier la garde des enfants, en fonction du temps partiel, cette nouvelle formulation de la question induirait beaucoup plus de réponses négatives.
Christelle Chabaud pour L'Humanité Répondre | Répondre avec citation |