Les AF sont versées à tous les ménages, sans condition, à partir du deuxième enfant. En 2006, cette prestation a été octroyée à 4,6 millions de bénéficiaires pour un montant total de 11,5 milliards d’euros.
Brad Pitt et Angelina Jolie ont six enfants et gagnent au bas mot 35 millions d'euros par an. Depuis peu, ils ont quitté Hollywood pour notre beau pays et sont donc enregistrés en tant que résidents dans la commune de Brignoles (Var), condition suffisante pour la CNAF qui applique le noble principe selon lequel «toute personne française ou étrangère résidant en France, ayant à sa charge un ou plusieurs enfants résidant en France, bénéficie pour ces enfants des prestations familiales».
Cas extrême qui remet sur le tapis la question de la mise sous condition de ressources des allocations familiales (tant décriée par ses détracteurs qui, au nom d'une «universalité», estiment qu'elle «porterait atteinte» à ce qui constitue le moteur de la croissance économique de notre pays, à savoir son «dynamisme démographique» alors que d'autres prestations — PAJE, rentrée scolaire, logement… tout aussi indispensables pour les plus modestes — le sont). D’après la récente commission Attali, introduire une condition de ressources permettrait d’économiser 2 milliards et participerait ainsi à la maîtrise des dépenses publiques. En outre, ajoutait son rapport, «cette mesure rendra la politique familiale plus redistributive».
En effet : pourquoi un couple de salariés ayant un seul enfant ne doit-il pas gagner plus de 1.832 € par mois, soit environ 900 € chacun, pour percevoir l'ARS (allocation de rentrée scolaire, moins de 300 € par an) alors que la famille Pitt, dont le revenu est 19.000 fois supérieur, aurait, elle, droit à 1.700 € par mois, même avec six bambins ??? Ici, le principe d’«universalité» ne tient plus. Si la rumeur est exacte, le célèbre couple — dont par ailleurs on connaît la générosité envers des causes humanitaires — ne serait pas seul dans ce cas : de très riches familles françaises perçoivent des AF pour leurs nombreux rejetons alors qu'elles n'en ont pas vraiment besoin. Par souci de justice sociale, à quand une «réforme» ?
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Commentaires
Pourquoi?
Parce qu'une fois sucré ce subside qui effectivement finance les cours d'équitation des gosses de riches, les riches pourront définitivement chier dans la colle avec les cotisations sociales en bramant qu'ils en ont marre de payer pour les pauvres… Là, au moins, ils ferment leur grande gueule; mieux, ils manifestent pour le maintient des allocs quand elles sont menacées, et comme ils ont bien plus d'entrées que les pauvres dans les bonnes antichambres, ils réussissent à maintenir les allocs, lesquelles auraient été réduites à de la merde en barre sans ces égoïstes.
Quand on donnera des allocs au premier enfant, ce sera sûrement grâce à eux : eux, ça ne leur changera pas grand chose au final, mais pour nous, ça fera une sacré différence! Répondre | Répondre avec citation |
Parler de justice sociale, c'est aussi aborder le problème des déclarations et contrôles : si, pour un salarié "stable", c'est assez simple, ça devient fort compliqué pour les gens qui ont des revenus variables et variés (tout en restant modestes) car les différents seuils - impôts, CSG, CAF pour les allocs, impôts locaux pour les exonérations, seuils pour l'attribution des bourses et aides aux étudiants - sont tous différents et n'incluent pas les mêmes sommes.
Je ne parle pas des boucliers fiscaux, ISF et multiples exonérations qui ne me concernent pas, mais dont profite une minorité qui fait vivre grassement les conseillers fiscaux et autres malins.
Impossible de ne pas commettre des erreurs - y compris en sa défaveur - et d'avoir les idées claires sur sa situation, ou sur celle de Brad et Angelina par exemple.
Ça permet tous les commentaires et cela permet aussi aux plus affutés d'en profiter.
Justice sociale = Transparence et diminution de la bureaucratie redondante à tous les niveaux, et là je ne suis pas sûr que ceux qui en vivent soient d'accord…
Car la bureaucratie, ce sont les employés fonctionnaires, mais aussi les pouvoirs qu'ils servent, conseils généraux, régionaux, gestionnaires de caisses (syndicats) etc etc, innombrables élus, jaloux de leurs prérogatives et poussières de pouvoir…
Alors fo choisir : boire ou conduire
justice sociale ou bureaucratie au service de multiples intérêts bien au chaud dans la société française… Répondre | Répondre avec citation |
Selon les dires de la secrétaire d'Etat chargée de la famille, ce mercredi sur RTL, la famille Pitt n'a constitué aucun dossier de demande pour toucher les allocations familiales. "J'ai vérifié moi-même", a dit Nadine Morano. Le quotidien néerlandais De Telegraaf s'est donc planté. Mais le débat reste ouvert. Répondre | Répondre avec citation |
Si ces gens ouvrent droits à l'Allocation familiale,
il n'y a pas de raison de ne pas le demander.
Ils y ont droit car les politiques familiales ne sont pas destinées
à favoriser le pouvoir d'achat des ménages.
Elles sont destinées à orienter les renouvellements de population.
Une allocation familiale pour les riches,
c'est un "bonux" pour leur faire faire des enfants.
Remarquez que cette affaire touche à ce qui fait souvent l'universelle langue de bois : De commune façon l'on calcule les revenus d'un ménage en comptant les allocations familiales et les allocations logements ainsi que les charges qui les fondent.
A mon sens,
les prestations familiales non soumises à plafond de ressources ne devraient jamais êtres comptées dans les ressources que l'on souhaite apprécier. Répondre | Répondre avec citation |
Je ne pense pas que le versement d'allocations familiales conditionne le désir d'enfant, de la même façon que les primes "incitatives" au retour à l'emploi ne conditionnent pas le désir de travailler…
Et faire des enfants, c'est aussi une question de pouvoir d'achat : il faut pouvoir les habiller et les nourrir. Répondre | Répondre avec citation |
Nous sommes d'accord et c'est le contraire que tendent à nous faire croire les politiques familiales.
Je vais vous surprendre si je vous dis
que je suis plutôt contre les aides en général.
Mais ne vous méprenez pas, c'est seulement parce qu'elles occultent le seul et unique problème :
Le pouvoir de vivre humainement doit être suffisant pour chacun, dès la naissance et jusqu'à la mort.
Appeler le pouvoir de vivre "pouvoir d'achat",
c'est encore de la nov'langue bien empubliracinée. Répondre | Répondre avec citation |