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Fin 2007, le taux de prélèvements obligatoires en France s'établissait à 43,5% du PIB, nous plaçant dans le peloton de tête des pays industrialisés alors que, durant sa campagne, le candidat Sarkozy s'était engagé à ramener ce taux à la moyenne de l'UE, soit 40%, d'ici la fin de son mandat.
En janvier 2008, la commission des Finances de l'Assemblée nationale soulignait dans une note : «La vitesse de création de nouvelles taxes s'est accélérée au cours de la 12e législature (2002-2007), et plus encore dans les premières lois de finances et de financement de la 13ème législature». Des taxes d'autant plus pesantes pour le contribuable que celles supprimées durant la même période sont «dans la quasi-totalité des cas en faveur des entreprises, en particulier du secteur financier». Non seulement l'impact de ces suppressions sur l'investissement et l'emploi n'est pas à la hauteur, mais les taxes supprimées sur l'impôt de Bourse ou sur certaines opérations de crédit ne font pas le poids face à celles sur les poissons ou sur les voitures les plus polluantes.
Pour Jacques Le Cacheux, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), cette multiplication de petites taxes éparses est aussi révélatrice d'un changement dans la nature des prélèvements obligatoires en France, qui s'orientent de plus en plus vers des dispositifs incitatifs de type «bonus-malus» et non plus sur les seuls revenus ou la consommation. Mais ces dispositifs, souvent dérogatoires, sont autant de nouvelles «niches fiscales»...
Un gouvernement fiscalement irresponsable
Pourtant, l'argent est là. Mais au lieu de «réformer» au mieux les dispositifs déjà existants, parce qu'il ne faut pas s'attaquer à certains bastions, l'heure est au mensonge — «Les caisses sont vides !» — et au saupoudrage, à l'éparpillement et à l'opacité. Entre les 486 «niches fiscales» (elles aussi inflationnistes puisqu'en cinq ans on en dénombre 68 de plus) qu'il tarde à plafonner, le coût du «paquet fiscal», les aides publiques aux entreprises octroyées sans contrôle ni contrepartie, et le manque à gagner annuel de la fraude fiscale (qui équivaut au montant du déficit public) contre laquelle il ne s'empresse pas de lutter, le gouvernement prive l'Etat de dizaines de milliards d'euros qui grèvent son bon fonctionnement.
Résultat : aujourd'hui, le système fiscal français comporte près de 200 impôts et taxes différents alors qu'il suffirait d'améliorer l'assiette, la progressivité et la redistributivité de ses principaux axes. Ce qui n'est pas à l'ordre du jour pour l'UMP, qui a depuis longtemps opté pour l'orchestration de ses propres déficits.
On note le même phénomène du côté des lois : la législature 2002-2007 a battu des records d'inflation législative, au détriment du contrôle de l'application de textes déjà existants. On peut dire que ce mode de fonctionnement, typique à l'UMP, est particulièrement inquiétant non seulement pour notre économie, mais aussi pour notre démocratie.
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Commentaires
En attendant, avec le bouclier fiscal, on peut penser que les plus riches sont certainement moins impactés que les plus pauvres finalement au beau milieu de tout cela. Répondre | Répondre avec citation |
Voici ce qu'il disait au cours d'une émission télévisée :
"La baisse des prélèvements obligatoires, c’est une priorité pour moi.
On ne peut pas se dire Européen et se satisfaire de prélèvements obligatoires qui représentent 45,3% du PIB, soit quatre points de plus que la moyenne de l’Union européenne à 15. (…) Si on réduit de 4 points nos prélèvements obligatoires, on rend 68 milliards d’euros aux Français : 2.000 euros rendus aux Français par foyer et par an, y compris les retraités, et 4.900 euros par foyer si on s’en tient à la France qui travaille."
Sources :
Emission "A vous de Juger" sur France 2 (08/03/07)
Interview dans Le Monde (23/01/07)
Encore une nouvelle fourberie, une tromperie de plus pour les idiots qui ont cru en ce bonhomme malfaisant… j'ai au moins le privilège de ne pas en être ! Répondre | Répondre avec citation |
"A compter du 1er janvier 2009, l'acheminement, au domicile du titulaire, d'un certificat d'immatriculation d'un véhicule neuf ou d'occasion autre qu'un cyclomoteur (…) donne lieu au versement par celui-ci d'une redevance", selon ce texte, précisant que cette nouvelle taxe ne sera pas appliquée en cas de réédition à la suite d'une erreur de saisie.
Le décret, signé par le Premier ministre François Fillon, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, le ministre du budget Eric Woerth et le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo, dispose que le tarif de la redevance sera fixé par arrêté conjoint de l'Intérieur et du Budget "en fonction du coût de l'acheminement".
Dans le cadre de la réforme controversée de l'immatriculation , à partir du 1er janvier les véhicules neufs et les véhicules d'occasion lors d'un changement de propriétaire, d'adresse ou de toute autre modification de la carte grise recevront un nouveau numéro d'immatriculation définitif. Composé de sept caractères alphanumériques (2 lettres, un tiret, trois chiffres, un tiret et deux lettres), il sera attribué chronologiqueme nt dans une série nationale unique.
La réforme prévoit qu'un certificat d'immatriculation provisoire, valable un mois et comportant le numéro définitif sera remis au propriétaire du véhicule lorsqu'il s'est acquitté des taxes. Le propriétaire recevra ensuite, dans un délai d'une semaine au maximum, la carte grise à son domicile par envoi postal sécurisé et financé par la nouvelle redevance.
(Source : 20 Minutes)
J'oubliais… Et, bientôt, une TVA anti-obésité sur les produits déséquilibrés !!! Répondre | Répondre avec citation |
Les allègements ("charges", successions, exonérations ISF, "bouclier" fiscal) sont pour quelques-uns et les taxes (contribution sécu, maintenant la carte grise, financement du RSA) vont toucher tout le monde, même les modestes.
Je me demande si cette façon de financer le RSA n'est pas une provocation de plus pour dresser les gens les uns contre les autres : le petit retraité contre l’"inactif" qui va bénéficier de quelques sous.
Je trouve cela très dangereux, et à force de semer le vent, Sarko va récolter une belle tempête. Répondre | Répondre avec citation |
Bientôt, une nouvelle taxe sur les téléviseurs trop gourmands en énergie…
Un «malus» pourrait rapporter… 150 petits millions d’euros, une somme qui sera réinvestie dans le financement des «bonus», sous forme de coupons ou de crédits d’impôts ! Youpi. Répondre | Répondre avec citation |
Le maire de Paris a déclaré, mercredi 3 septembre à Barjouville (Eure-et-Loir), que "l’Etat pouvait économiser 40 milliards d'euros en remettant de l'ordre dans les finances publiques". Pour ce faire, Bertrand Delanoë propose l'annulation du paquet fiscal, la suppression d'un tiers des niches fiscales, et de revoir la fiscalité des stocks options.
"Je propose d'annuler le paquet fiscal qui ne profite qu'aux plus riches, et cela dès le budget 2009", a-t-il lancé. "Je suggère de supprimer ne serait-ce qu'un tiers des niches fiscales existantes, soit à peu près un tiers des 73 milliards d'euros que cela représente. Ce n'est pas démago, mais bien réaliste que de dire cela", a-t-il affirmé. Enfin, il a indiqué qu'il fallait, selon lui, revoir la fiscalité des stocks options : "Même la Cour des comptes, qui n'est pas composée que de personnes de gauche, le dit", a-t-il souligné.
Nous applaudissons des deux mains. Répondre | Répondre avec citation |