Ainsi le Conseil d’orientation des retraites propose de réduire de deux à un an la majoration des annuités offerte aux mères de famille pour le calcul de leur retraite. Une réduction qui serait compensée par une majoration de leur pension.
Aujourd’hui, c’est assez simple, une maman salariée dans le privé peut partir à la retraite plus tôt : à chaque enfant, deux années de cotisation sont validées. Cette disposition permet donc aux femmes qui se sont arrêtées pour s’occuper de leur(s) bébé(s), puis qui ont repris une activité, de gagner quelques trimestres à l’heure de la retraite. Dans son rapport, le COR propose de passer de deux à un an le temps de cotisation offert et, en échange, le montant des pensions pourrait être augmenté de 100 à 500 € par an et par enfant.
Danièle Karniewicz, présidente de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, est un des membres de ce Conseil d’orientation : «La motivation, ça pourrait être de dire : on donne un peu moins de périodes validées, par contre on monte les majorations de manière à augmenter un peu les retraites des femmes. Vous savez que c’est un souci aujourd’hui : les retraites des femmes sont beaucoup plus faibles que celles des hommes et donc on se demande comment on peut réduire cet écart. Mais que peut-on se permettre de toucher, car les équilibres actuels sont très sensibles ?»
Cette proposition, même si elle n’a pas encore été validée, inquiète Marie-Laure Dufrèche, déléguée générale de l’association Sauvegarde Retraites : «J’ai tout à fait peur que ce soit un marché de dupes ! Prenons l’exemple d’une femme qui n’a que 36 annuités au lieu des 40 ans nécessaires pour avoir une retraite pleine. Si elle a deux enfants, elle n’aura plus que 38 annuités attribuées au lieu de 40 et va donc avoir un abattement à vie sur sa retraite. Elle n’avait pas avant de majoration de pension, mais elle n’avait pas non plus de minoration ! C’est une sorte de compensation, et je trouve honteux que l’on puisse remettre en cause ces modalités.»
Un acquis qui s’envole pour faire des économies ? Pas du tout, répond le Conseil d’orientation des retraites, car toutes les études sont faites à «budget constant»...
Autre sujet de débat : la HALDE, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, a demandé au gouvernement d’accorder aux pères la même majoration que pour les mères, de deux ans par enfant, de leur durée de cotisations.
Dans les circonstances présentes, les années de travail ajoutées ne risquent-elles pas d'être indemnisées par l'ANPE pour la plupart de mères de famille de plus de 50 ans ?
(Source : In-venterre)
NDLR : Décidément, en cette période de crise, les femmes sont dans le collimateur. Bien que, tout au long de leur vie, elles reçoivent des salaires de 25% inférieurs à ceux des hommes et, une fois à la retraite, des pensions souvent inférieures de moitié, le sénateur Marini n'a pas hésité à proposer la suppression de la demi-part de celles qui ont élevé seules leur(s) enfant(s)...
Articles les plus récents :
- 17/12/2008 13:52 - Formation professionnelle : ça piétine
- 17/12/2008 13:10 - Négociations Unedic : ça se décoince
- 16/12/2008 21:25 - La sécurité privée, marotte de Laurent Wauquiez
- 16/12/2008 17:21 - Le «Pôle Emploi» naît dans la douleur
- 15/12/2008 18:25 - De Madoff aux subprimes, il n’y a qu’un pas
Articles les plus anciens :
- 14/12/2008 13:40 - Après le lien de subordination, l’«obligation de loyauté» !
- 12/12/2008 14:18 - La grève du chômage
- 10/12/2008 16:02 - Lutter contre le chômage… grâce au bénévolat
- 08/12/2008 14:14 - Etre chômeur aux Etats-Unis
- 08/12/2008 10:25 - Unedic : le patronat veut réduire les durées d'indemnisation