Car, comme l'atteste le fait que la CFDT refuse de la signer «toute seule», c'est bien la position de l'ensemble des syndicats de salariés vis-à-vis de la politique du gouvernement qui est en cause.
En effet, si la CFDT refuse de signer seule cette convention, c'est parce quelle ne veux plus endosser seule la responsabilité d'une logique de collaboration avec le pouvoir initiée par Nicole Notat au sujet de la réforme des retraites.
Il faut bien admettre que cette politique de non-opposition vis à vis du gouvernement a conduit le monde syndical dans une impasse, comme l'atteste la désaffection des salariés aux dernières élections prud'homales.
Aussi la question qui est posée aux syndicats salariés en ce début d'année est la suivante : vont-ils s'associer à la politique collaborationniste de la CFDT vis à vis du Medef et du gouvernement en validant la nouvelle convention d'assurance-chômage — et donc la fusion ANPE/Assedic et les textes relatifs à la radiation des demandeurs d'emploi —, ou vont-ils entrer en opposition face à une politique jugée contraire aux intérêts des salariés qu'ils sont censés représenter ?
La réponse n'est pas simple dans un contexte où le pouvoir d'un seul homme (le Président de la République) et de sa majorité (l'UMP) n'a jamais été aussi fort, faute d'élection nationale prévue avant 2012.
Ainsi, si les syndicats refusent de signer la nouvelle convention, ils prennent le risque qu'elle soit appliquée quand même par décret tout en étant «ringardisés» et accusés d'irresponsabilité par le pouvoir en place. Si les syndicats acceptent de signer la nouvelle convention, alors ils valident la politique du Medef et du gouvernement, perdant ainsi tout intérêt vis-à-vis des salariés qu'ils sont censés représenter, prenant le risque d'être débordés par des mouvements spontanés comme le mouvement lycéen et donc de ne plus être, à terme, des interlocuteurs crédibles pour le gouvernement.
Le poids de cette décision repose essentiellement sur FO, la CFTC et la CFE-CGC, la CGT étant par définition un vrai syndicat de militants et d'opposition.
Courant janvier, nous saurons donc si les syndicats de salariés ont décidés de collaborer ou de s'opposer au Medef et au gouvernement, et en mesure d'évaluer l'ampleur de la «présidentialisation» de notre pays.
(Source : Une voix au loin…)
=> Pour bien comprendre, (re)lire NOTRE ARTICLE sur l'accord de convention 2009-2010 finalisé la veille de Noël par les "partenaires sociaux" de l'Unedic ainsi que tous ses commentaires, notamment «La "flexisécurité sacrifiée sur l'autel de la baisse des cotisations chômage» et l'édito du Monde du 27/12 : «Dialogue social en péril».
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