Oui, il n'est pas bon, mais il n’a rien de catastrophique ! C’est quasiment en ces termes que Christine Lagarde, ministre de l’Économie, a commenté en avant-première le chiffre du chômage en mars.
BEN VOYONS !
Rien de catastrophique, 60.000 à 70.000 chômeurs de plus en catégorie A (le taux officiel) ? Mais combien dans la réalité (2) ?
Rien de dramatique, 60.000 à 70.000 chômeurs de plus ? Mais combien de familles et foyers touchés par ces destructions d’emplois, combien de personnes (enfants, conjoints, parents…) directement ou indirectement «impactées» ? 200.000, au bas mot.
Le plus ahurissant dans cette affaire, c’est que tous (politiques, syndicats, médias…) s’accordent sur un point : 60.000 à 70.000 chômeurs supplémentaires, cela n’a plus rien d’extraordinaire en ce début d’année 2009 dans un pays où, il y a moins de deux ans, un homme était élu à la présidence sur le thème du «Travailler plus pour gagner plus». Le même nous promettait un chômage à moins de 5% en 2012. C’est bien parti !
Même qu'en y regardant de plus près, 60.000 à 70.000 destructions d'emplois, ça serait plutôt un chiffre «honorable» ; et pourquoi pas un «bon» chiffre pendant qu'on y est ?
Bilan :
• Aujourd’hui, on travaille moins et on gagne moins (quand d'autres travaillent plus mais gagnent moins).
• En trois mois, la France a perdu 220.000 emplois, ce qui nous place dans la perspective du million de chômeurs supplémentaires en 2009.
• Depuis le début de l'année, on comptabilise +2.500 demandeurs d'emploi CHAQUE JOUR.
• D’ici la fin de l’année, le chômage OFFICIEL touchera 10% de la population active (hypothèse basse).
Et cela n’a rien de «catastrophique» pour Christine Lagarde… qui n'a guère de souci à se faire pour son avenir professionnel, il est vrai.
Mais à partir de quel taux on passe du «pas bon» au «mauvais» et du «mauvais» au «catastrophique» madame la ministre ?
(1) Le chiffre exact est de 63.400 chômeurs de plus en catégorie A.
(2) Et quelle est la vraie augmentation du chômage en France, notamment si l’on tient compte des demandeurs d’emploi qui signent des Conventions de reclassement personnalisé ou des Contrats de transition professionnelle ? En optant pour des CRP ou CTP (plus avantageux sur l'indemnisation), ils entrent dans la catégorie D, celle des «chômeurs en formation». À ce titre, ils n’apparaissent pas dans le taux officiel du chômage.
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