Le recul brutal de l'activité économique a des conséquences spectaculaires sur le plan social, qui ne se limitent pas à la flambée du chômage. Le pouvoir d'achat commence à être rogné par plusieurs phénomènes. Inventaire.
L'emploi salarié en chute libre. Les mauvaises nouvelles se succèdent. En 2008, la France avait détruit entre 68.000 et 100.000 emplois, selon les indicateurs. Au premier trimestre 2009, la chute des effectifs salariés dans le secteur privé se monterait à 175.100 selon Pôle Emploi, à 187.800 selon l'INSEE et à 236.000 selon l'ACOSS, d'après les statistiques publiées hier. L'estimation de la baisse varie entre 1,1% et 1,6% (les champs observés sont légèrement différents). Du jamais-vu. Sur les trois premiers mois de l'année, le nombre de salariés des secteurs principalement marchands est revenu à 15.696.900, soit le niveau de fin 2006. (...)
Les heures supplémentaires touchées à leur tour. Jusque-là étonnamment épargnées par la crise, les heures supplémentaires ont commencé à en subir les conséquences au premier trimestre. Selon les statistiques publiées en mai par l'ACOSS, un volume de 165 millions d'heures a été effectué, soit une baisse de 11% d'un trimestre sur l'autre et de 5% sur un an. Cela pèse sur les rémunérations des salariés intéressés.
Le chômage partiel a bondi. Autre élément qui pèse sur le pouvoir d'achat, même si l'indemnisation a été revue à la hausse : au premier trimestre, 183.000 salariés ont été concernés, soit sept fois plus qu'un an plus tôt. Cela impacte aussi fortement les rentrées de cotisations sociales (lire en commentaire).
Les primes et bonus des banques s'effondrent. Si la masse salariale a plongé de 2,2% au premier trimestre en raison des suppressions de postes et de la montée du chômage partiel, la baisse des rémunérations variables versées par les entreprises au titre des performances de 2008 a aussi joué. Le phénomène est spectaculaire dans le secteur financier : la masse salariale versée par les entreprises a plongé de 7% sur les trois premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2008. L'ACOSS souligne «la contraction des primes annuelles dans les activités liées aux marchés financiers». Un phénomène inverse s'était produit il y a deux ans : la masse salariale du secteur financier avait bondi de 14% au premier trimestre 2007. Dans d'autres secteurs, où les trois facteurs (suppressions de postes, chômage partiel, baisse des primes) jouent peu ou pas du tout, la masse salariale a poursuivi sa progression. C'est le cas par exemple de l'industrie pharmaceutique, de la fabrication de produits informatiques ou des télécommunications.
(Source : Les Echos)
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