Après avoir reculé trois années consécutives, le nombre d'allocataires du revenu minimum d'insertion est reparti à la hausse au premier trimestre. En 2006, la baisse avait été de 1% (- 11.000) pour s'accélérer en 2007 (- 8%, soit 100.000 bénéficiaires de moins) avant de ralentir en 2008 (- 3%, soit 34.000 personnes de moins). Selon nos informations, sur les trois premiers mois de 2009, les effectifs du RMI ont augmenté de 1% à 1,130 million de bénéficiaires, contre 1,119 million fin décembre.
Cette inversion de tendance était attendue. La Direction des études des ministères de la Santé et des Affaires sociales (DREES) avait déjà pointé, dans la deuxième partie de 2008, une chute des reprises d'emploi des RMIstes. Une évolution également constatée par le groupe de suivi des expérimentations du revenu de solidarité active (RSA), qui remplace le RMI depuis le 1er juin : le taux de retour à l'emploi est certes légèrement plus élevé dans les zones d'expérimentation, mais il n'a cessé de diminuer depuis septembre. Outre le manque de débouchés dans le privé, les difficultés du gouvernement à relancer les contrats aidés dans le secteur non marchand (administrations, associations, etc.) ne facilitent pas les reprises d'emploi.
Dans le même temps, le nombre d'ouvertures de nouveaux droits commence à augmenter sensiblement : il y en a eu 14.000 de plus au premier trimestre qu'au cours de la même période de 2008 (à près de 100.000). Et ce n'est sans doute qu'un début. La hausse du chômage a été brutale ces six derniers mois et de nombreux demandeurs d'emploi (CDD, intérimaires) n'ont acquis que de faibles droits à indemnisation. Ils risquent de basculer dans les prochains mois vers le RMI ou, plutôt, le RSA.
Compensation insuffisante
Quel sera l'impact de la remontée du nombre de bénéficiaires de minima sociaux sur le nouveau dispositif ? Les départements sont en première ligne. Le premier étage du RSA («de base») qui correspond à l'ex-RMI (454 € pour une personne seule, hors «forfait logement») est financé par les conseils généraux, avec une compensation fixe de l'Etat. La polémique récurrente sur l'insuffisance de cette compensation risque de resurgir. Pour le deuxième étage du RSA sous la forme d'un complément de revenu qui bénéficiera aux «travailleurs pauvres», le gouvernement n'anticipe pas d'envolée des effectifs à ce stade. Surtout, la montée en charge ne sera que progressive, de nombreux bénéficiaires potentiels n'étant pas encore inscrits.
Côté recettes, le prélèvement de 1,1% sur les revenus du capital devrait rapporter un peu moins qu'escompté, mais les données précises ne seront connues qu'à l'automne.
(Source : Les Echos)
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