Tel est le paradoxe. Bien qu’ayant la meilleure performance sociale au sein des entreprises, les jeunes et les seniors sont ceux qui, en France, présentent le plus fort taux de chômage. En effet, croyances et stéréotypes sur ces catégories de salariés influencent négativement les décisions de gestion, ce qui leur nuit ainsi plus spécifiquement et illustre le peu d'entrain des entreprises à les employer.
Pourtant, si l'on en croit l'étude sur l'ancienneté d'OVAT (Observatoire de la Vie au Travail) réalisée par la société m@rs-lab, ce sont ces deux catégories qui sont les plus performantes dans l'entreprise, et ce sur plusieurs critères de mesure. Ce sont bien les stéréotypes qui pèsent sur le réel et non l’inverse, alors que l’emploi des jeunes et des seniors constitue une question cruciale dans une société qui se targue de diversité mais qui peine à se l’appliquer à elle-même.
En effet, jeunes et seniors souffrent le plus souvent d’une image dégradée dans l’entreprise. Les seniors s’adapteraient mal aux évolutions incessantes des technologies et du marché du travail. Peu mobiles, peu flexibles, moins rentables, les seniors font l'objet de préjugés tenaces sur le lieu de travail. La réalité, mise à jour par pléthores d’études sur le sujet, est tout autre. Les seniors parviennent à pallier à leur vieillissement et à son inéluctable perte de compétences physiques et cognitives en développant des stratégies, individuelles ou collectives, qui leur permettent de contrebalancer leurs faiblesses en conservant une performance non moindre à celle de leurs cadets. Leur expérience autorise cette compensation et fait des seniors de véritables ressources pour l’entreprise : ils sont plus fidèles, plus matures, plus autonomes, plus professionnels, capables de leadership et de prise de recul.
Les jeunes souffrent, eux aussi, d’un certain nombre de préjugés au travail : ils manquent de savoir vivre, obéissent peu, sont plutôt individualistes et peu patients. Pourtant, des études montrent que les jeunes sont plutôt satisfaits de leur travail et s’y sentent bien : ils contribuent de ce fait moins au risque social (conflits, grêves…) et au désengagement que leurs aînés. Au contraire, le manque de perspectives d’évolution que leur offre l’entreprise les fait craindre de stagner et les incitent à la mobilité. De même, bien que qualifiés d’individualistes, les relations sociales occupent une place essentielle pour les jeunes.
Les entreprises gagneraient ainsi à revoir leurs préjugés sur les jeunes comme sur les seniors.
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