Peut mieux faire. C'est le constat que dresse l'inspecteur général des affaires sociales Philippe Dole dans un rapport sur l'aide au reclassement des licenciés économiques, présenté aux partenaires sociaux jeudi dernier et qui sera discuté en septembre.
Il s'agissait d'évaluer l'efficacité des deux dispositifs de suivi personnalisé, assortis d'une meilleure indemnisation, ouverts aux licenciés économiques : le contrat de transition professionnelle (CTP), expérimenté dans une quarantaine de bassins d'emploi en difficulté, qui concernait 16.255 chômeurs fin mai; la convention de reclassement personnalisé (CRP), ouverte aux licenciés économiques d'entreprises de moins de 1.000 salariés, qui bénéficiait à 101.101 personnes fin mai.
Pôle Emploi sur la sellette
Philippe Dole commence par les bonnes nouvelles : dans un cas comme dans l'autre, «malgré un contexte économique dégradé, les résultats enregistrés font apparaître des tendances positives». Mais cela ne l'empêche pas de souligner des «constats contrastés».
S'il loue le travail de l'AFPA ou des organismes de collecte des fonds de la formation généralistes (Opcalia et Agefos), il est très critique sur la gestion par Pôle Emploi des dispositifs sur le terrain. Il souligne notamment l'insuffisante professionnalisation de ses équipes ou encore «un degré d'organisation et de niveau de service qui reste largement perfectible» et des «marges de progrès importantes».
Fusionner les deux dispositifs
Philippe Dole propose un certain nombre de mesures pour améliorer l'efficacité du CTP et de la CRP, mais il plaide surtout pour une fusion des deux dispositifs dans un «contrat de continuité et de transition professionnelle». Celui-ci ne coûterait pas forcément plus cher puisque les moyens affectés seraient mieux utilisés. Il juge aussi «pertinent et réaliste» l'élargissement de ce dispositif aux anciens CDD ou intérimaires, à condition que Pôle Emploi améliore son fonctionnement.
Il précise que 500.000 chômeurs traités impliqueraient la mobilisation de 6.000 postes et 2 milliards d'euros de formation. De quoi alimenter la réflexion alors que Pôle Emploi a décidé de moduler son aide au retour à l'emploi en fonction du profil des chômeurs.
(Source : Les Echos)
NDLR : D'un point de vue statistique, on rappelle que les licenciés économiques inscrits en CRP ou en CTP — dont le nombre est en croissance exponentielle — ne sont pas considérés comme chômeurs mais comme "stagiaires de la formation professionnelle" et entrent dans la catégorie D de Pôle Emploi. A fin mai 2010, 117.356 salariés fraîchement licenciés échappaient ainsi à l'officielle catégorie A.
De même, il s'avère que 22% des licenciés économiques concernés ne sont même pas inscrits en suivi. «Pôle emploi se trouve infichu de suivre les objectifs fixés par les partenaires sociaux. Au lieu d'avoir un accompagnant pour 50 demandeurs d'emploi en CRP, on en est plutôt à 150 ou 200», selon Maurad Rabhi, représentant CGT au conseil d'admnistration de Pôle Emploi. Le mécontentement des responsables de l'assurance chômage est tel que que ces derniers ont décidé de ne payer que 80% de la facture due à Pôle Emploi (61 millions d'euros au lieu des 76 millions d'euros à régler fin août) => LIRE ICI...
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