«Avec la nomination attendue de nouveaux secrétaires d’Etat — notamment celle du fidèle Frédéric Lefebvre —, le gouvernement passe la barre des 40 membres, ce qui en fait l’un des plus peuplé de la Ve République», explique Libération. D'ailleurs, «dans son rapport sur la modernisation des institutions, le comité Balladur avait noté qu’avec 35 ministres en moyenne, la France consommait nettement plus de ministres que la plupart des démocraties occidentales»...
Ce qui ne compte pas pour nos dirigeants vaut pour notre Fonction publique, tellement "surpeuplée" par rapport à nos voisins : ainsi, son dégraissage massif fait de l'Etat français le premier licencieur du pays avec près de 75.000 postes supprimés depuis 2007, et 34.000 qui vont disparaître en 2010.
Donc notre gouvernement recrute, et à bon prix : on est loin des petits emplois précaires et mal payés proposés au commun des Français. En deux ans, les salaires des «collaborateurs» ont été augmentés de 50% (sans compter l'augmentation de 172% que s'est octroyée Nicolas Sarkozy lui-même) et le budget de l'Elysée, qui avait déjà triplé en 2008, s'est accordé une petite rallonge de 11,5% en 2009...
Contrairement aux entreprises françaises qui licencient à tour de bras — y compris celles qui font des bénéfices —, le gouvernement, lui, ne connaît pas la crise. Malgré les déficits publics, il reste reconnaissant envers ses fidèles soldats : par exemple, il s'agit de «ne pas laisser tomber» le quadra Frédéric Lefebvre — qui serait déjà obsolète sur le marché du travail mais qui demeure un "jeune loup" en politique — et de lui «trouver quelque chose»... En temps normal, on fait semblant de «trouver quelque chose» aux victimes des mal nommés "plans de sauvegarde de l'emploi" tout en les escamotant des chiffres officiels, quand on ne les oblige pas, faute de dialogue social, à sombrer dans des extrêmités pour ne pas y perdre au change au moment de leur licenciement, souvent en pure perte. «Un patron qui ne réussit pas, on le licencie avec un parachute doré. Un chômeur qui ne retrouve pas de travail, on l'insulte et on lui enlève ses allocations. C'est ça, la valorisation de la force», a dit un jour la députée Martine Billard.
Pendant que les Français tirent la langue, l'inflation est maîtrisée.
Sauf au gouvernement où ce mot n'a visiblement aucune signification.
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