EDF, IBM, Areva, Société Générale, BNP-Paribas ou HSBC, Airbus… la liste est longue. Mais le leader incontestable en la matière reste la Police nationale avec, en moyenne, près d'un suicide par semaine...
Chaque année, on recense quelque 400 suicides directement liés au travail. Seuls une vingtaine sont reconnus comme accidents du travail par la Sécu.
La Poste prend le même chemin que France Télécom, cet exemple à ne surtout pas suivre : restructurations, privatisation… pressions diverses pour assurer une rentabilité financière de court terme, départs soi-disant volontaires, conditions de travail dégradées, mobilité forcée, intimidations, harcèlement de salariés (70% ont encore le statut honni de fonctionnaires) poussés vers la sortie... Chez France Télécom, le nombre d'arrêts maladie a augmenté de 50% depuis 5 ans. Quant au nombre de visites chez le médecin du travail, il est passé de 3.430 à 4.468 entre 2007 et 2008, soit une augmentation de 30%, selon les chiffres des syndicats de l'entreprise.
Six syndicats en colère (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO et Sud) qui ont prié solennellement le PDG du groupe, Didier Lombard, de «prendre en considération» le problème de la souffrance au travail et des suicides de collaborateurs, et d'entamer des négociations sur le stress dès la rentrée. Ils exigent notamment la mise en œuvre de l'accord national interprofessionnel sur ce sujet : transposé d'une directive européenne et signé par les partenaires sociaux européens en juillet 2008, cet accord n'a toujours pas été appliqué au sein de l'entreprise. Il en va, écrivent-ils, de «la santé physique et mentale des salariés».
Le 14 juillet dernier à Marseille, un employé France Télécom de 51 ans s'est suicidé à son domicile. Dans sa lettre, Michel D. évoquait l'«urgence permanente», la «surcharge de travail», l'«absence de formation», la «désorganisation totale de l'entreprise» et le «management par la terreur». Depuis 2008, c'est le dix-huitième collaborateur du groupe à s'être suicidé. En outre, une dizaine de salariés aurait également tenté de mettre fin à leurs jours. Sans exagérer, on peut dire que la direction de France Télécom et tout son staff de «managers» devraient être condamnés pour homicides, tentatives d'homicide, mise en danger de la vie d'autrui et non-assistance à personnes en danger.
DERNIÈRE MINUTE : On apprend que deux autres salariés de FT ont mis fin à leurs jours (un à Quimper le 31 juillet et un le 11 août à Besançon), ce qui porte à 20 le nombre de suicides dans cette entreprise depuis février 2008 ! Un vrai scandale.
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Commentaires
En janvier 2009, un agent de l'ASSEDIC (en cours de fusion avec l'ANPE), s'est suicidé sur son lieu de travail. Début mars, c'est un agent de l'ANPE qui se pend. Il n'y a pas une semaine, où les médias ne nous parlent pas de cas de suicide au travail.
Mais combien existe-t-il de salariés qui mettent fin à leurs jours ?
En 2007, le Conseil Economique et Social a recensé entre 300 à 400 suicides liés au travail en 2006 (chiffre hélas sous estimé pas l'absence d'études sérieuses et récentes (1)), ce qui représente au bas mot un suicide par jour directement lié au travail.
D'après les données de l'OMS, la France est le troisième pays au monde, dans lequel les dépressions liées au travail sont les plus nombreuses, derrière l'Ukraine et les Etats-Unis.
==>lire la suite sur Interemploi www.inter-emploi.net/news/26/55.htm Répondre | Répondre avec citation |
Dernier en date, un technicien du centre de recherche Orange de Lannion s'est suicidé à son retour de vacances. Il avait déclaré "ne pas vouloir reprendre son travail dans les conditions de juin".
Et hier mercredi, un technicien d'unité d'intervention de Pont-Sainte-Marie (Aube) s'est donné un coup de couteau à l'abdomen en pleine réunion de service devant une quinzaine de collègues : sa direction venait de lui confirmer que son poste était supprimé et qu'il était muté d'office. Les salariés du site de Troyes ont décidé de se mettre en grève ce jeudi matin. Répondre | Répondre avec citation |