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Et certains de renchérir, au vu de la fausse embellie de juin (18.600 inscrits en moins dans la catégorie A) et de la prétendue accalmie de juillet (+ 10.700), «il y a une possibilité qu'on ne touche pas les 10% car on peut penser que le chômage n'a pratiquement pas augmenté au troisième trimestre», estime Olivier Gasnier… économiste à la très vertueuse Société générale — tiens, un p'tit nouveau dans le trombinoscope médiatique ? —, peut-on lire sur une dépêche Reuters.
Selon les critères du BIT, le nombre officiel de demandeurs d'emplois s'élève à 2,6 millions en métropole, un chiffre sans précédent depuis le troisième trimestre 1999 (et bien évidemment sous-évalué)... «Plus généralement, en France métropolitaine, 3,3 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent travailler, qu'elles soient ou non disponibles dans les deux semaines pour travailler et qu'elles recherchent ou non un emploi», rapporte l'INSEE qui montre aussi que le nombre de personnes au chômage technique ou partiel a augmenté de 160.000 au deuxième trimestre à 319.000, soit un niveau équivalent à ce qui était observé lors de la récession de 1993.
Egalement, l'INSEE note qu'au deuxième trimestre 2009, le taux d'activité des personnes de 15 à 64 ans s'élève à 70,8% et leur taux d'emploi à 64,3% (mais à 60,1% en équivalent temps plein). En moyenne, 6% des personnes ayant un emploi soit 1,5 million d'actifs seraient en situation de sous-emploi.
Enfin, le taux de chômage des hommes s'éleve à 8,8% contre 9,4% pour les femmes. Quant à celui des jeunes, il s'est envolé.
Dans son communiqué, Madame Lagarde note toutefois que cette hausse reste moindre que dans d'autres pays. «Le nombre de chômeurs au sens du BIT a augmenté en France de 14% depuis le printemps 2007 alors que sa progression atteint sur la même période 28% dans la zone euro, 116% aux Etats-Unis et 139% en Espagne», souligne Bercy. Moralité : ne nous plaignons pas ! Nous sommes dans la moyenne de la zone euro... Selon Eurostat, notre taux de chômage a grimpé à 9,8% en juillet.
«Il existe trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges, et les statistiques», disait Mark Twain. «Répétez un mensonge mille fois, il restera un mensonge ; répétez-le dix mille fois, il deviendra une vérité», disait Joseph Goebbels.
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Le nombre de chômeurs indemnisés par l’assurance chômage et par l’Etat (ASS, AER…) a augmenté à 2,42 millions en juillet, soit une progression de 1,6% sur un mois et de 17,7% sur un an, selon des chiffres diffusés vendredi par Pôle Emploi.
Cette progression sur le mois s’explique par "la hausse du nombre de bénéficiaires de l’assurance chômage (+ 2,1% à 2,03 millions), légèrement atténuée par la baisse du nombre de bénéficiaires des allocations de solidarité-Etat (- 1,2% sur un mois à 394.300)", selon un communiqué.
Toutes allocations confondues, y compris chômage, formation et préretraites, le nombre de personnes indemnisées par Pôle Emploi a crû de 1,7% sur un mois (données corrigées des variations saisonnières) et de 18,6% en un an pour atteindre 2,61 millions, contre 2,2 millions en juillet 2008.
Le nombre de bénéficiaires de la Convention de reclassement personnalisée (CRP) a progressé à 73.500 en juillet (+ 167,3% sur un an), celui des bénéficiaires du Contrat de transition professionnelle (CTP) est passé à 5.900 (+ 490% sur un an).
En juillet, le nombre de personnes en formation ou en reconversion indemnisées par l’organisme issu de la fusion ANPE-Assedic a également augmenté, de 4,4% sur un mois et de 42,2% sur un an, à 176.800. En revanche, le nombre de préretraités indemnisés a continué de chuter pour s’établir à 13.100, soit un recul de 4,4% en un mois et de 35,8% en un an. Répondre | Répondre avec citation |
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a estimé que la "montée en charge moins forte que prévu" de la prime de 500 € destinées à certains chômeurs s'expliquait par la difficulté à l'obtenir et non par l'efficacité des règles d'indemnisation du chômage.
Cette prime, destinée à certains chômeurs non indemnisés, connaît "une montée en charge moins forte que prévu", avait déclaré mercredi le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, y voyant "une bonne nouvelle" prouvant l'efficacité des nouvelles règles d'indemnisation chômage.
"Nous n'avons pas, nous, l'impression que les mesures prises par le gouvernement sur un plan social soient à ce point révélatrices d'une nouvelle politique sociale, pour les mettre en évidence", a déclaré Bernard Thibault lors de sa conférence de presse de rentrée. "Par exemple, il y a moins de primes de 500 € versées que ce qui était prévu, et c'est une bonne nouvelle selon le gouvernement. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle, tout simplement parce que (les bénéficiaires potentiels) n'arrivent pas à l'obtenir", a-t-il expliqué. Répondre | Répondre avec citation |