Cet accord, signé le 21 septembre à Bercy, fait suite à celui de mai dernier où Laurent Wauquiez et la Fédération de la Vente Directe (FVD) avaient déjà paraphé un texte visant à favoriser la création de 100.000 emplois sur trois ans dans ce secteur.
Que disait le premier accord ?
C'est Capital qui nous le présentait en ces termes : «L’accord signé, le 13 mai, avec le secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi Laurent Wauquiez, prévoit de recruter en priorité les jeunes de 18 à 25 ans, les seniors, les femmes, les personnes peu ou pas diplômées. […] En échange, Pôle Emploi promet de promouvoir les postes de vendeurs à domicile auprès des demandeurs d’emploi. […] L’Etat va enfin financer une "étude prospective" pour dresser un état des lieux du secteur (qualifications, pyramides des âges, perspectives économiques, etc.)».
Mais c'est quoi la vente directe (ou à domicile) ? Est-ce vraiment un emploi ?
Vente à domicile, la définition de l'APCE :
«La vente à domicile se situe entre la distribution classique en magasins et la vente par correspondance. Elle peut revêtir trois formes : le "porte à porte", la "vente par réunion privée" (un particulier réunit chez lui ou chez l'une de ses relations, une dizaine de personnes afin de leur proposer différents produits et d'en faire la démonstration; en général, des articles ménagers, cosmétiques ou vêtements), la vente en réseaux (le marketing multi-niveaux). Le vendeur à domicile indépendant est un professionnel qui effectue la vente de produits ou de services à domicile ou dans des lieux non destinés à la commercialisation (ex. : réunions, excursions).»
Voir aussi le statut social et fiscal du vendeur à domicile.
Mais qui sont précisément ces vendeurs ?
«Ce sont en majorité les femmes et les seniors qui s'accommodent de ce régime précaire, en complément d'une vie familiale, d'une retraite ou d'un poste à temps partiel. Leur rémunération, constituée exclusivement de commissions sur les ventes, peut varier, d'après la FVD, "de 200 à plusieurs milliers d'euros par mois, selon le temps que l'on y consacre"», écrit Le Point qui estime que la vente directe est "salutaire" en temps de crise...
Et quelles sont les entreprises les plus connues ?
Tupperware, Amway, les fenêtres KparK, les sous-vêtements Charlott, mais aussi des entreprises d'énergie (Poweo, Direct énergie, GDF-Suez), de télévision (Canal+), de téléphonie et d'internet, et quantité d'entreprises de "bien être" comme la très controversée Herbalife (voir aussi le forum Atoute.org ou le rapport commandé par l'AFSSAPS en 2009. Sinon la liste complète des adhérents sur le site de la Fédération de la vente directe).
Herbalife, par exemple, dont les propositions sont assez loin de la notion d'emploi revendiquée par Laurent Wauquiez :
# L’occasion d’être votre propre patron # La possibilité de démarrer tout de suite, peu importe votre niveau d’étude # Le choix d’une activité que vous pouvez exercer depuis votre domicile – ni bureau, ni magasin, ni stock # La liberté de gérer votre emploi du temps # Un statut légal, défini par la loi : VDI, Vendeur à Domicile Indépendant - Source Herbalife
Mais comme l'écrit Le Figaro : «La crise a apporté un éclairage nouveau sur le secteur. Dans un contexte difficile pour l'emploi, ce métier apparaît comme une aubaine». De son côté, La Croix indique : «Le coût de la vie pèse énormément sur les ménages à cause de la crise. […] Les femmes sont aussi les premières clientes de la vente directe. "Ça se passe souvent entre copines", raconte Florence Ronceray, mère à 35 ans de trois enfants, qui gagne 300 € par mois en vendant à domicile les objets de décoration».
Alors, emplois ou cache misère pour améliorer les chiffres du chômage ?
Particulièrement touchés par ce fléau, les seniors pourraient bien être les premiers à en "améliorer" les chiffres. En effet, il semble bien que l'accord-cadre signé par le ministre les concerne au premier niveau.
Car si le Ministre a largement communiqué sur la nouvelle "offre Senior +", il est à noter que «les seniors figurent parmi les "publics cibles" de plusieurs accords signés par l'organisme, comme récemment avec le secteur de la vente directe», note le Magazine Carrière de Paperblog citant le journal La Montagne.
En quelque sorte, une façon "habile" d'éviter qu'une inflation de chômeurs de plus de 55 ans ne vienne contrarier l'allongement de la durée de cotisation et le report de l'âge de la retraite à 62 ans...
(Source : SLOVAR)
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