En moins d'une semaine, protestant contre la fermeture de deux de leurs compagnies, une poignée de CRS a fait plier l'intraitable Brice Hortefeux : une véritable "révolution de la matraque" à coups d'arrêts maladie, grèves du zèle ou de la faim.
«A croire qu'ils ont suivi une formation en syndicalisme avancé, écrit S-A-G dans Le Post.
Or, ce n'est pas le cas.
C'est alors que tout se recoupe.
Quelques milliers de personnes, dans les rues, en Tunisie : le président s'en va.
3 millions en France : le mépris absolu.
C'est Michèle-Alliot-Marie qui a raison. Le régime tunisien aurait tenu avec nos CRS.
Comment croyez-vous qu'ils font pour faire parvenir la bourgeoisie de Neuilly et la maintenir au pouvoir ? Et puis, qui va assurer leur propre "sécurité" ?
(...) Les CRS refusent de prendre deux repas ? Du coup, branle-bas de combat, le régime est passé à l'abîme, réunion de crise, on n'en parle plus.
(...) Voilà, c'est la preuve par l'exemple que nous ne sommes plus en démocratie, mais dans une oligarchie soutenue par la force.»
Bientôt miliciens ?
Rigueur oblige, il faut faire des économies à tout prix, et pas que dans les hôpitaux ou l'éducation nationale... On apprend ici que «pour compenser la baisse des effectifs dans la police, le gouvernement prévoit d'étendre la réserve civile, créée en 2003, à tous les citoyens volontaires. C'est ce que préconise l'article 37 quater de la loi sur la sécurité intérieure Loppsi 2 [soit la 42e loi sécuritaire en sept ans — ndlr] examinée mercredi dernier par les députés.
Pour être candidat, il suffit d'être majeur, de nationalité française, avec un casier judiciaire vierge. Une sélection se fait ensuite sur dossier. Ceux qui sont retenus suivront une formation de 15 jours comparable à celles des réservistes de la gendarmerie avant de pouvoir enfiler l'uniforme bleu, posséder une arme et dresser des procès verbaux. (...) Si le texte, présenté aux parlementaires d'ici 15 jours, est accepté, un réserviste pourra "travailler" au maximum 90 jours par an pour un salaire de 75 à 162 €/jour»...
Encore plus inquiétant, un amendement déposé par le sénateur UMP Jean-Patrick Courtois, rapporteur de la loi au Sénat, leur permet également d'effectuer des «missions de police judiciaire».
Non, vous ne rêvez pas.
Les bras vous en tombent ? Nous aussi.
Car en y regardant de plus près, des pseudo-policiers armés, cela s'appelle une milice. On peut sourire en imaginant que le gouvernement devienne l'arroseur arrosé : les étudiants étant le public cible, il se peut que, dans le contexte actuel, émergent des Cohn-Bendit en herbe… ou que des chômeurs en bonne forme infiltrent le dispositif et en profitent pour faire entendre leur voix. Mais on ne sourit plus, tant le risque de bavures est grand. Donner des armes à des réservistes volontaires, une police parallèle formée sommairement, même les nazis n'ont pas été jusque là.
Inconscience ? Imbécilité ? Jusqu'où ira ce gouvernement ?
SH
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