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Accueil La revue de presse 2012, une overdose médiatique

2012, une overdose médiatique

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Pour une fois, nous sommes d'accord avec Dominique Seux, rédacteur en chef des Echos.

Est-ce que l’on parle trop en France de la future élection présidentielle ? C’est une question que l’on peut clairement se poser quand on voit le flot d’informations qui, dès qu’il s’agit de 2012, se déverse chaque jour sur la moindre déclaration, le moindre positionnement d’un premier ou d’un second couteau de la politique, le moindre frémissement d’un sondage.

S’il prenait à un Martien l’envie bizarre de débarquer ici maintenant, il serait persuadé d’une chose : les Français ne s’intéressent qu’à l’affaire DSK et à l’élection présidentielle. Or, l’affaire DSK passe de plus en plus dans la catégorie des faits divers et l’élection présidentielle n’aura pas lieu avant un an; plus précisément, il reste 334 jours avant le second tour. Notre Martien serait persuadé, lui, qu’elle a lieu demain matin !

En réalité, bien d’autres sujets mériteraient, notamment en matière économique, qu’on s’y attarde plus en ce moment.

Juste pour donner une idée chiffrée : dans la presse écrite nationale, on a parlé 1.100 fois de l’échéance de 2012 depuis seulement un mois ! Où est le problème ? Il y a d’abord une interrogation sur l’évolution des médias qui, pour des raisons économiques d’audience, de moyens et de concurrence, se concentrent sur un nombre d’événements de plus en plus réduit. Le mot de “matraquage” serait outrancier, mais il faut absolument être dans le “bruit” général. Etre de surcroît plus dans le “people” que dans le projet. D’où un effet de lassitude...

Plus fondamentalement, le problème est que si une campagne présidentielle démarre un an, un an et demi avant l’échéance au cours d’un quinquennat, il ne reste plus beaucoup de temps utile. En gros, la dernière réforme importante de Nicolas Sarkozy aura été celle des retraites, entre le printemps et l’automne 2010. Le temps est de plus en plus court alors que le terrain de l’action politique est de plus en plus mouvant et que ses leviers sont de plus en plus émoussés.

La situation économique et sociale des pays développés... voici un exemple d’un sujet économique que la pré-campagne électorale cache ou “écrase”. Trois ans après le début de la crise, la machine s’est un peu remise en route, mais il y a des interrogations pour savoir si les bonnes politiques sont menées. Les Etats-Unis, malgré les centaines de milliards injectés par la Banque centrale, vont-ils plonger dans la récession ? Les derniers chiffres de l’activité, du chômage, de l’immobilier, ne sont pas rassurants. La dette, elle, a explosé. Y a-t-il un plan B ? C’est le débat qui fait rage.

Ce débat a lieu aussi en Grande-Bretagne : dimanche, 52 économistes ont lancé un appel pour alléger la rigueur. Autre question : en Grèce, au Portugal, l’austérité va-t-elle tuer le malade ? Faut-il effacer une partie de leur dette ? Sur tout cela, la France est concernée. Mais qui sait ce qu’en pensent Martine Aubry, François Hollande, François Fillon, Jean-François Copé ou Jean-Louis Borloo ? Nicolas Sarkozy lui-même est ultra discret.

Bref, il faudrait moins parler de la présidentielle et plus de la Grèce ! Même si, c’est vrai, reconnaissons-le facilement, le match Martine Aubry-François Hollande, ou le match de Nicolas Sarkozy contre lui-même, est plus facile à comprendre et à expliquer que l’interminable et peu lisible route du Sisyphe grec....

(Source : Les Echos)

Nous postons également le commentaire très pertinent qui suit cet édito :

Dies irae …

Je serais content de moi si j’avais écrit votre coup de gueule du jour : encore un effort, Dominique, et vous serez le Camus ou la Françoise Giroud du journalisme français. Je vais faire court car je prépare actuellement une série d’articles destinés au Cercle, qui prétendent analyser le système de communication national … toutes les idées sont rassemblées mais j’en bave tellement à les organiser d’une manière logique en chapitres et paragraphes que j’en suis réduit à rédiger sur papier avant de me mettre au clavier, ce qui ne m’est pas arrivé depuis longtemps.

On y parlera de «l’étreinte fatale» (rien à voir avec D$K), sorte de conversation de bistrot moderne qui bloque tout le reste du raisonnement, comme on a pu le voir récemment dans Les Echos à propos de l’«assistanat». Et aussi d’un mode de communication qui peut rendre fou, bien connu des psychologues : la relation paradoxale ou «double bind». Le premier concept permet de débattre indéfiniment sans apporter la moindre solution (attention à vos débats du vendredi), et le second tétanise l’interlocuteur sur des sujets «sensibles» que l’on n’a pas envie d’aborder.

Un commentaire sur un billet avec lequel je suis d’accord m’oblige à en remettre quelques louches, sinon je n’ai rien à dire : le journalisme français n’est-il pas beaucoup trop proche du système politique, allant jusqu’aux coucheries assumées ? Ce journalisme ne s’est-il pas trop compromis avec le bourrage de crâne de la Grande guerre, puis avec l’Occupation, pour ne pas en être encore entaché aujourd’hui ? Allez, je rajoute quelques gargousses de poudre dans la culasse de ma grosse Bertha : «Le journalisme et la politique ne sont-ils pas les meilleurs moyens pour des incultes pompeux de parvenir jusqu’aux sommets de la société ?» … Je vous laisse un petit délai avant d’apporter votre réponse.

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