Bernard Arnault, le pédégé et principal actionnaire de LVMH, n'est pas homme à oublier de récompenser ses propres talents. Non content d'encaisser, en 2010, 240,1 millions d'euros de dividendes, il s'est aussi fait accorder par son conseil d'administration un salaire fixe de 1.728.399 euros, un bonus de 1.200.000 euros et 174.233 euros au titre des jetons de présence.
En outre, selon le calcul de L'Expansion, ses plus-values potentielles sur les stock-options et les actions gratuites qu'il n'a cessé d'engranger depuis des années s'élèvent, au cours actuel, à 239.888.201 euros. Sans doute angoissé sur son avenir financier, il a également pris soin de penser à ses vieux jours : LVMH a souscrit en sa faveur une retraite chapeau qui lui garantit d'encaisser 622.000 euros annuels dès ses 65 ans.
Champion toutes catégories de la voracité des grands patrons français, Bernard Amault bat un autre record. De 2003 à 2010, la masse salariale de son groupe n'a progressé en euros constants que de 2% alors que son salaire a augmenté de 102%. Un écart, toujours selon les calculs de L'Expansion, bien supérieur à celui établi pour les autres entreprises du CAC40 sur la même période : plus 1% pour la masse salariale contre 20% pour leurs pédégés. Excusez du peu !
Le mensuel Capital de juillet 2011 a comparé, lui, la totalité des revenus (salaires fixes, bonus et plus-values sur stock-options) des dirigeants des entreprises cotées en 2010 à ceux de 2009. Les 50 patrons les mieux lotis ont touché en moyenne 3,4 millions d'euros. Soit 40% de plus qu'en 2009. Un pourcentage que seuls de mauvais esprits se permettraient de comparer à la hausse des salaires, cette année-là : +2,5%.
Quant à l'antienne du patronat : «Les revenus des grands patrons sont liés à l'évolution des profits de leurs entreprises», là encore, cette règle connaît quelques exceptions. Le pédégé de Danone, Franck Riboud, a ainsi touché 5,2 millions d'euros en 2009 comme en 2010 car les résultats de son groupe n'ont que peu progressé. Mais, en toute discrétion, il a aussi encaissé 800.000 euros de stock-options. De quoi s'offrir quelques packs de yaourts ou d'Evian.
Le Canard Enchaîné
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