La revalorisation du Smic se base sur l'indice des prix à la consommation (IPC) hors tabac des ménages ouvriers ou employés, qui est toujours inférieur au taux d'inflation officiel de l'Insee. Celle des allocations chômage est âprement négociée par les "partenaires sociaux" de l'Unedic, le patronat la tirant au maximum à la baisse, pour application chaque 1er juillet.
Rescapée des plans d'austérité, la revalorisation annuelle des minimas sociaux ne sera pas repoussée au 1er avril comme celle des prestations familiales (dont l'APL) ni assujettie à un «taux de croissance prévisionnel» de 1% mais établie, au doigt mouillé, «en fonction de l’évolution prévisible de l’inflation, soit 1,7% pour 2012».
En parallèle, au 1er janvier, le prix du gaz va augmenter de 4,4% et la TVA à taux réduit passer de 5,5% à 7%, ce qui aura — notamment et entre autres — des répercussions sur les tarifs de transports ou les prix de certains aliments. Puis, au cours de l'année, les tarifs d'assurance vont encore flamber...
Une aumône de 8 euros par mois
Le RSA "socle" — hors forfait logement — s'élèvera donc à 474,93 € pour une personne seule (gain mensuel : 7,94 € !). Pour connaître les autres montants, cliquez ici.
Nous vous communiquerons les montants exacts de l'ASS et de l'AER dès que nous les aurons, sachant que le décret peut paraître à la dernière minute : l'année dernière, il a été publié au JO du 30/01/11.
Pour rappel, ces allocations sont versées à terme échu : donc, cette revalorisation ne sera notable que sur le versement de février.
Des minima de plus en plus misérables
Alors que le chômage de très longue durée explose et la pauvreté gagne du terrain, la régression du pouvoir d'achat des allocataires de minima sociaux est délibérée. Ainsi, le RMI représentait 44,3% du montant du Smic en 2007, contre 48,7% en 1990. Toujours en 2007, le RMI représentait 30,1% du revenu médian contre 34,9% en 1990.
Contrairement à une idée reçue, savamment entretenue par des membres de l'UMP dont Laurent Wauquiez est le chantre le plus célèbre, nos minima sociaux sont plus bas que chez la plupart de nos voisins. Ce décrochage est volontaire, selon Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE : «Depuis Jospin, la grande idée, c’est d’inciter à travailler, donc creuser l’écart entre le RMI, puis le RSA, et le Smic. Il y a deux stratégies : augmenter le Smic ou laisser stagner le RSA». Dans ce contexte de crise où l'emploi manque cruellement, le gouvernement a choisi la spirale de l'appauvrissement, laissant stagner le Smic et dériver à la baisse les minima sociaux, au risque de nous plonger davantage dans la récession.
SH
DERNIÈRE MINUTE : Le montant journalier de l'ASS passe à 15,63 € et celui de l'AER à 33,74 €.
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