Si Marine Le Pen n'aime pas "les immigrés", Nicolas Sarkozy, lui, aime encore moins les chômeurs et les fonctionnaires, bêtes noires sur lesquelles il a craché pendant cinq ans. Avant de partir, voici son ultime glaviot :
«Le 1er mai, nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent et qui ne veulent plus que, quand on ne travaille pas, on puisse gagner plus que quand on travaille.» Il convie à une grande manifestation… sur le Champ-de-Mars, qui visera à défendre non «pas le statut» mais «le travail».
Alors vous qui avez perdu votre emploi et en recherchez un désespérément, vous qui êtes devenu un «assisté»; vous qui êtes retraité, grassement payé à ne rien foutre; vous qui êtes employé de bureau ou vendeur et ne vous salissez pas les mains, n'êtes pas exposé à des produits dangereux et ne devez pas vous casser le dos à porter de lourdes charges; vous qui ne vous levez pas à 5 heures du matin; vous qui êtes institutrice, bibliothécaire ou infirmière, couvertes par «un statut» aussi privilégié qu'usurpé; pire : vous qui êtes syndiqué(e)... vous n'êtes pas du tout convié-e-s à la petite fête du président sortant.
Qu'importe ! Le 6 mai, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
SH
Petit rappel historique : Le discours de Philippe Pétain au peuple français du 11 Octobre 1940 (extrait)...
«Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n'atteindra un Français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu'il s'intègre dans la France nouvelle et qu'il lui apporte un concours sans réserve. […] Tous les Français, ouvriers, cultivateurs, fonctionnaires, techniciens, patrons ont d'abord le devoir de travailler, ceux qui méconnaîtraient ce devoir ne mériteraient plus leur qualité de citoyen. […] Les organisations professionnelles traiteront de tout ce qui concerne le métier, mais se limiteront au seul domaine professionnel. Elles assureront, sous l'autorité de l'État, la rédaction et l'exécution des conventions de travail. […] Elles éviteront enfin les conflits par l'interdiction absolue des "lockout" et des grèves, par l'arbitrage obligatoire des tribunaux de travail.»
Un an plus tard, l'activité des syndicats nationaux était suspendue et leur biens saisis. Dès lors, Pétain avait les mains libres pour recréer à sa façon une fête du travail et de l'unité du pays, le 1er mai devenant «la fête du travail et de la concorde sociale»...
CONCLUSION :
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