Il ne fait pas bon être sans emploi dans les Yvelines. Après les récents scandales qui ont eu lieu à Epône et à Noisy-le-Roi, voici que la mairie UMP de Saint-Cyr-l'École perpétue la tradition. On note que ces discriminations anti-républicaines ne se produisent pas en Seine-St-Denis, dans le Pas-de-Calais ou dans la Creuse mais dans les coins huppés : le département des Yvelines est l'un des plus riches de France et son taux de chômage très inférieur à la moyenne nationale. Même constat en Haute-Savoie avec l'affaire de Thonon-les-Bains... Là aussi, l'UMP est aux manettes, quitte à faire dans l'illégalité.
Sébastien est un saint-cyrien privé d'emploi qui vient d'apprendre l'exclusion de sa fille de la restauration scolaire deux jours par semaine. En effet, sa mairie a mis en place un «guide de l'enfance» qui prévoit de nouvelles priorités et conditions d'accès aux services périscolaires : cantines, accueils, centres de loisirs. Les enfants dont l’«un des parents ne travaille pas» ont moins de droits que les autres : deux jours de restauration autorisés par semaine au lieu de quatre, centre de loisirs une fois par mois au lieu de tous les mercredis, etc. Seconde restriction amplifiant cette discrimination : ces enfants stigmatisés ne seront admis que «suivant les places disponibles». Sont en particulier visés les chômeurs, bien sûr, mais aussi les malades de longue durée.
«Ces mesures anti-chômeurs me révoltent. J'ai décidé de les éradiquer de la ville. Et si possible au-delà», nous écrit ce père de famille qui compte parmi les nombreuses victime de la crise. «Puisque nous partageons les valeurs de l'école républicaine, au nombre desquelles l'égalité, puisque nous luttons pour que les chômeurs n'aient pas moins de droits que les autres, je vous propose de partager ce combat».
Il vient d'ouvrir un site internet avec une pétition en ligne => http://www.enfants-tous-egaux.fr
L'objet de ce blog est de partager les informations et les outils permettant de faire face aux discriminations, édictées par certaines communes, des enfants devant l'école et les services éducatifs. Afin qu'un combat soit mené au bénéfice de tous les enfants, pour qu'ils bénéficient des mêmes droits à l'école quelle que soit la situation de leurs parents (sociale, économique, état de santé…), pour qu'ils y trouvent les moyens de s'épanouir, pour que l'école de la République soit aussi un apprentissage de l'égalité et non du rejet et de la discrimination, parents d'élèves et associations — la FCPE en premier lieu — se sont très vite associés à sa démarche.
Malgré leur illégalité, ces pratiques perdurent : selon L'Humanité, à la rentrée 2011, au moins 70 communes effectuaient une sélection à l'entrée des cantines selon divers critères. Sur ce constat, le 12 septembre dernier, la Fédération des conseils de parents d'élèves a redoublé de mobilisation, appelant les parlementaires à légiférer pour consacrer le droit à la restauration scolaire et éviter de fastidieuses requêtes en référé devant les tribunaux administratifs (ceux-ci statuant inévitablement sur l'atteinte au principe d'égalité avec condamnation systématique).
Il va sans dire que nous, Actuchomage, qui dénonçons ces agissements depuis 2005, soutenons Sébastien dans son combat et avons signé cette pétition. Nous vous invitons à faire de même.
SH
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