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Travail obligatoire : Sarkozy engage les hostilités contre les pauvres

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Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que le candidat autoproclamé à la présidentielle nous gratifie d’une provocation qui pourrait torpiller ses ambitions.

Fidèle à sa tradition de bonimenteur provocateur, notre Grand Visionnaire souhaite que certaines allocations et le revenu de solidarité active (RSA) soient distribués en contrepartie d'un travail effectué au service des collectivités. Ben voyons !

Ce couplet 100% démagogique pue le déjà entendu (Sarkozy le préconisait en 2007).

Non seulement cette proposition serait extrêmement compliquée à mettre en œuvre, mais elle pourrait bien lui coûter cher sur le plan électoral. Décryptage.

Si tous les allocataires de France doivent bosser quelques heures ou quelques jours par mois pour percevoir leur pitance, cette obligation va vite devenir un sacré bazar.

Par souci de simplicité, nous ne raisonnerons ici qu’à partir des bénéficiaires du RSA socle :

- Ils étaient 1,8 million en décembre 2013 (source : www.inegalites.fr). Il faudra donc leur trouver une activité sans pénaliser les salariés en poste.

Dans le contexte que nous connaissons, ce travail obligatoire massif se traduira par des destructions d’emplois. C’est l’effet vases communicants. En contraignant les chômeurs à travailler, Sarkozy prend le risque d’augmenter le chômage. Imparable logique !

- Organiser le travail obligatoire de 1,8 million de personnes impose de les encadrer, de les former, de les surveiller, de les équiper, de leur procurer un bureau, un ordinateur, un balai de chiottes, un râteau… enfin, le matériel indispensable aux activités imposées.

- La gestion d’une telle masse de «Malgré Nous» risque de tourner à l’imbroglio entre les différentes administrations et institutions concernées  : les Conseils généraux, les CAF, les centres et associations d’insertion, les collectivités…

Pour y remédier, Sarkozy envisage certainement d’ajouter de nouveaux tuyaux à cette usine à gaz d’une complexité extrême. Bonne chance pour s’y retrouver !

À cette liste non exhaustive d’obstacles à la mise en œuvre du TOI (Travail Obligatoire Institutionnalisé) s’en ajoute un. Et pas des moindres.

Que se passera-t-il si un RSaste contraint est victime d’un accident sur son lieu de travail ? Et, imaginons le pire, qu'il y laisse la vie ?

On peut compter sur les organisations de chômeurs et précaires (dont nous sommes), soutenues par certains syndicats, pour mener jusqu’au bout une bataille juridique contre ce STO du XXIe siècle, qui les conduira certainement devant le Conseil constitutionnel.

Toujours bien conseillé, Nicolas Sarkozy a posé les jalons d’une mesure qui n’est envisageable qu’au terme d’un marathon judiciaire dont le verdict est des plus aléatoires.

Toujours bien conseillé, notre Homme providentiel vient de se mettre à dos 1,8 million d’électeurs (1) qui souvent s’abstiennent, il est vrai, mais qui, pour le coup, pourraient se mobiliser contre lui.

Voilà la première répercussion de son premier meeting. Le reste promet…

YB

(1) D'autant que ce TOI pourrait concerner d'autres populations de bénéficiaires de minima sociaux.

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Mis à jour ( Lundi, 20 Octobre 2014 18:45 )  

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